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Public enemies : un film de gangsters au goût d’inachevé

Par Mahee
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Ses amis l’appellent «Johnny». Ceux qui le redoutent «Dillinger». John Dillinger fut le braqueur de banques le plus célèbre de la grande dépression aux Etats-Unis. Ennemi public n°1 au moment de la création du FBI. Fin stratège, rusé, narquois, sûr de lui, déterminé et amoureux. Car ce chef de bande, qui a parcouru l’Amérique depuis l’Indiana et l’Illinois jusqu’à Chicago en narguant constamment les autorités, était tombé amoureux d’une belle brune d’origine française, Billie Frechette. Comme tant d’autres avant lui, et sans doute beaucoup d’autres après lui, une femme fut le point faible de ce dur à cuire.

Note :

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Le synopsis avait tout pour me plaire – j’adore les films de gangsters, surtout ceux qui se déroulent quelques décennies avant notre époque. L’acteur principal m’a depuis longtemps séduite - Johnny Depp est un acteur dont j’apprécie le jeu fin et décalé. Le style du réalisateur Michael Mann m’avait plu avec Collateral ou Ali.

Pourtant, Public enemies m’a déçue. D’entrée de jeu, la mise en scène m’a profondément gênée : trop saccadée (beaucoup de plans bougent, et pas forcément en rythme avec l’action), incohérente (plans très courts ou très longs sans que ce soit justifié, plans très serrés puis vues d’ensemble, alternées de manière peu lisible), photographie aux couleurs beaucoup trop froides et réalistes pour donner un côté vintage au film. Si l’intérêt de l’histoire a fini par prendre le dessus, je n’ai jamais cessé, tout au long du film, d’être ramenée à la réalité par des choix de mise en scène, à mon sens, peu adéquats à l’atmosphère nécessaire à ce genre de films.

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L’histoire, elle, est d’autant plus intéressante qu’elle est réelle. C’est toujours impressionnant de voir les méthodes mises au point par les gangsters dans les années 20-30 pour braquer des banques les doigts dans le nez, aider leurs copains à s’évader de prison ou narguer la police – dont les membres sont, comme à l’accoutumée, présentés comme des abrutis finis. Toutefois, le scénario est construit d’une manière plutôt banale : la présentation, héroïque, de la vie et des actes du gangster, les ennuis qui débutent et la chute. Si c’est une femme qui l’a précipitée – on ne peut plus classique, donc – j’ai pourtant bien aimé la manière dont il s’est totalement abandonné à elle, tout en restant évidemment un peu macho.

Sans doute parce que Johnny Depp, dixième acteur à incarner John Dillinger, endosse parfaitement les traits de son personnage : à la fois dur et tendre avec sa douce, sûr de lui et maladroit, macho et gentleman. Peu de paroles – avec l’accent de l’époque, s’il vous plaît – mais beaucoup de regards. Regards que tient très bien la Frenchie Marion Cotillard, interprète de Billie Frechette, qui minaude certes un peu, mais au ton toujours juste. Finalement, Public Enemies m’a laissé un goût n’inachevé. Un bon thriller, mais loin d’être parfait.


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