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Sarkozy et Darcos, deux retours de batons

Publié le 17 juillet 2009 par Juan
Hasard du calendrier de Sarkofrance, deux retours de batons ont frappé le président français et son fidèle Darcos ce jeudi.
Les faramineuses dépenses personnelles du Monarque
La Cour des comptes vient d'épingler ... l'Elysée. Ce n'est pas la première fois que ses dépenses sont étudiées. Un député apparenté socialiste, René Dosière, s'en est fait une spécialité, et ce, bien avant l'élection de Sarkozy en 2007. La Cour des comptes se frotte les mains, et remercie d'abord le nouveau président pour son exercice de transparence : elle a pu éplucher l'année 2008, première année complète de la mandature. «La plus grande part des dépenses relatives à la présidence ont effectivement été intégrées dans le budget de l’Elysée.» Dans le détail, la Cour note que le chef d'Etat a mélangé ses carnets de chèques. Il a d'ores et déjà dû remboursé quelques 14 000 euros de dépenses, indûment chargées sur les comptes de l'Elysée. Par ailleurs, la Présidence de la République fait rarement d'appel d'offre («L’application des procédures est encore à améliorer.»). La cour remarque ainsi que 70% des 200 000 euros de frais de boucherie l'ont été chez un seul fournisseur, tout comme 36% des 90 000 euros de fruis et légumes, ou 52% des frais de crèmerie, ou 91% des 126 000 euros de boissons non alcoolisées, sans aucune trace de mise en concurrence. Pour la Garden Party du 14 juillet 2008, le prestataire le plus cher a été retenu.
Sarkozy, piètre manager ? Enfin, les frais de voyages ont explosé : 14 millions d'euros en 2008. Problème, la Cour des comptes a pu noter que l’Etat a parfois supporté les frais de transports des chefs d’entreprises conviés. Elle a aussi remarqué que les fréquents déplacements personnels du chef de l'Etat s'accompagnent toujours d'un accompagnement de sécurité très coûteux. Et que le budget prévisionnel de chaque voyage n'est jamais établi... On navigue à vue.
Le Président devant être accompagné de 6 ou 7 personnes assurant sa sécurité ou sa communication et dont le déplacement est pris en charge sur des fonds publics. En même temps, un avion de l’ETEC, à vide, suit le Président pour lui permettre éventuellement de «repartir en urgence, à tout moment». Autant emprunter l’avion officiel, conclut le rapport, quitte à rembourser des «billets fictifs sur la base des tarifs commerciaux». Source: Libération
En matière de logement, la Cour des comptes s'inquiète du coût d'entretien des demeures présidentielles ( Rambouillet, Souzy-la-Briche, Marly-le-Roi et Brégançon). D'autant plus que le président élu a eu beau jeu de se faire inviter par des riches amis (Etats Unis, Mexique, Egypte) ou sa belle-famille (Cap Nègre).
Autre élément intéressant, la Cour s'est attardé sur les études commanditées par l'Elysée. Un seul institut s'est arrogé un contrat de 1,5 millions d'euros sans aucun appel d'offre, une procédure pourtant obligatoire dans le code des marchés publics. La convention signée avec cet heureux cabinet d'études tient une page, et la mission est très succinctement rédigée: il "sera chargé de juger de l'opportunité, dans le temps et dans les thèmes, des sondages ou études d'opinion dont il confiera l'execution aux instituts spécialisés de son choix, sur la base d'une facturation ponctuelle incluant la rémunération par (ledit cabinet) de ses sous-traitants techniques." (cf. page 11 du rapport). Plus étonnant, la cour a noté que près de 400 000 euros facturés à l'Elysée correspondaient à des études intégralement publiées dans la presse.
Périgueux a la gueule de bois
Xavier Darcos a été maire de Périgueux jusqu'à sa défaite aux élections municipales de mars 2008. L'année précédente, il avait obtenu pour sa ville le statut de commune touristique. Hier, le ministre du travail se félicitait de l'adoption de l'extension du travail dominical par l'Assemblée Nationale. Il reste encore au Sénat, et sans doute au Conseil Constitutionnel à se prononcer, mais la ville de Périgueux a la gueule de bois : son statut la place dans la première catégorie des zones autorisées à laisser ouverts leurs commerces et entreprises le dimanche. Celle des zones touristiques pour lesquelles les employés n'auront pas droit obligatoirement à un doublement de salaire pour chaque journée dominicale travaillée. Patrick Faure, président de l'association de commerçants Les Enseignes, fulmine :
« Ouvrir les grandes surfaces le dimanche, ce serait transformer le commerce du centre-ville en musée. À l'époque, par exemple, on nous avait dit que l'installation des stations-service dans les hypermarchés n'allait pas nuire au pompiste du coin. Aujourd'hui, celui-ci doit être subventionné pour survivre et on ne trouve plus une seule station tout au long des 50 kilomètres qui séparent Bergerac de Périgueux. On ne compte plus les villages qui ont perdu leur boucherie ou leur épicerie. Ce texte de loi est une imbécillité, car si quelques emplois peuvent être créés, d'autres seront détruits. Ce sera une catastrophe économique à long terme »
Les vacances démarrent mal en Sarkofrance...

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