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Mes vacances normando-parisiennes (8) : mon repas chez Véro

Par Eric Bernardin

J'ai expliqué ICI pourquoi j'ai passé une soirée chez une lectrice de mon blog. J'ai déjà publié deux recettes de cette soirée. Voici maintenant le récit de cet après-midi et cette soirée pas comme les autres.

Je suis arrivé chez Véro sur le coup de 14h. Après les papotages d'usage et un grand verre d'eau, nous avons commencé à parler cuisine. Véro m'a montré des recettes qu'elle voulait faire. Les jugeant intéressantes, j'ai tout de suite été partant. Pour le dessert, Véro voulait faire un millefeuille fraises/pistache, mangé au restaurant il y a peu. Ayant repéré des beaux pieds de framboises dans le jardin, j'ai suggéré que l'on passe à une version framboise/citron (parce que framboise/pistache, je ne le sentais pas).
Nous avons listé l'ensemble des ingrédients nécessaires pour voir ce qu'il fallait éventuellement acheter, ou sortir du congélateur. Puis nous sommes partis dans la ville la plus proche pour nous approvisionner.
Lorsque nous sommes rentrés, il n'a pas fallu traîner : crème patissière au citron, bouillon et émulsion à la morille, oignons confits, tapenade maison. Il ne fallait pas trop de quatre mains.
J'ai tout de même eu le temps de faire un tour dans la cave creusée dans le sol (hélicave). Je me suis aperçu que monsieur était un sacré connaisseur. Véro m'a dit qu'il participait au même forum que moi. Et que c'était par celui-là qu'ils avaient connu mon blog ! Une surprise pour moi : je ne pensais pas passer une soirée avec un LPVien !
Celui-ci est arrivé sur le coup de six heures. Pendant que je continuais à cuisiner, j'ai commencé à parler vin, forum, vignerons, etc... avec vraiment l'impression d'être chez moi !

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L'heure du repas a enfin sonné : Didier a pu sortir un champagne : un Rachais 2001 de mon ami Francis Boulard. Trop fort ! C'est le plus âgé que j'ai pu boire. Et c'est vraiment celui que j'ai préféré, car il commence à être à point. Un nez très intense sur la noisette grillée et la brioche chaude. Une bouche puissante, riche, à la bulle vive et fine. Et une finale presque tannique par sa (noble) astringence. Très bien !

Avec cela, j'avais créé une mise en bouche qui utilisait les coraux des saint-jacques du plat suivant.

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La mouillette, c'est une pointe d'asperge blanche donc la tige a fini dans l'émulsion de corail. Le résultat n'a rien d'exceptionnel. Nous sommes plus dans le registre de la curiosité sympa qu'autre chose. Le seul but de cet expérience était de montrer les possibilité d'un siphon ;o)

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Puis nous sommes passés au capuccino au foie gras et morilles, servi avec un côtes du Jura les Graviers 2005 de Stéphane Tissot. L'accord était pas loin du parfait, même si je me demande si je n'aurais pas dû prendre la Mailloche lorsque Didier me l'a proposée. Elle aurait eu plus de niaque. Peut-être trop? On ne saura jamais...

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Le repas a continué sur la tartelette de rougets aux oignons confits et tapenade maison. J'avais amené sans le savoir un vin issu d'un cépage que Didier n'aime pas particulièrement. J'aurais pu dire : "on va prendre autre chose". J'ai fait en fait le pari qu'il aimerait ce Lo Vielh 2003 du Clos de Gravillas. Pari gagné : il l'a vraiment apprécié, ce qui m'a fait doublement plaisir. Un, parce que j'adore les vignerons qui l'ont fait ; deux, parce que je suis ravi que Didier ait pu changer d'avis sur ce mal aimé qu'est le Carignan.

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Lorsque nous sommes allés chez le fromager tout à l'heure, nous avions pris un peu de Saint Nectaire pour "finir" le vin rouge, et puis du bleu des Causses et du chèvre sec pour une Madame 2003 que j'avais amené. Ca permettait de faire la transition vers le dessert...

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Didier a voulu apporter également sa touche pour le vin de dessert. Du coup, il en a amené un autre. Puis encore un autre. C'était d'ailleurs très intéressant, parce qu'aucun ne se ressemblait.

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La Madame 2003 de Tirecul la Gravière , c'est l'onctuosité extrême  et le goût du raisin botrytisé dans sa plus noble expression.
Le Vent d'Autan 2001 de Robert Plageoles, c'est l'expression unique de l'Ondenc dont on pourrait se demander s'il n'a pas un cousinage du côté du coing, car autant au nez qu'à la bouche, c'est ce fruit qui domine dans sa version "pate de fruit" d'une manière presque obsédante.
La Cuvée Renaissance 2002 de Rotier, c'est le Len de l'El qui joue sa complexe partition. Riche, suave, avec une superbe acidité et une noble amertume finale.
Je me refuse à en choisir un préféré, tant leurs expressions sont différentes, même si, pour reprendre une expression au "prince des vignes", mon coeur est à Tirecul ;o)
Ainsi s'est achevée cette très belle soirée. Vu que nous en étions tous ravis, nous nous sommes donnés rendez-vous pour la prochaine fois que je remonterai à Paris !

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