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Immigration : Le Conseil de l’Europe à contre-courant !

Publié le 02 octobre 2007 par Danielriot - Www.relatio-Europe.com

COMMENTAIRE RELATIO--Coup de chapeau aux DNA : les Dernières Nouvelles d’Alsace sont le seul journal français qui ait osé faire son grand titre et son papier d’ouverture sur les débats que l’Assemblée du Conseil de l’Europe a consacré aux problèmes graves, complexes et politiquement piégés posés par les phénomènes migratoires.

Le fait que ces débats se déroulent à Strasbourg explique en partie ce choix éditorial. Mais pas seulement. Les Droits de l’Homme ne se saucissonnent pas. Il ne suffit pas de les chanter : il faut les mettre en pratique, y compris et surtout quand la pensée sinon unique du moins très dominante favorise des mesures populistes, démagogiques et au bout du compte «inhumanisantes ».

Sur ces affaires d’immigrations, le Conseil de l’Europe mène, y compris au niveau parlementaire, des réflexions qui vont à contre-courant des réflexes véhiculés et entretenus. Une question de vocabulaire d’abord : dans ce temple de cette démocratie tours à améliorer, on parle de « migrations » et non d’immigrations ou d’émigrations. C’est essentiel. Ensuite, on sait, dans ce « Palais de l’Europe »  utiliser des grilles de lecture des événements et des phénomène fondée sur les Droits de l’Homme et non simplement « assaisonnée » par les droits de l’homme. Enfin, le limage permanent des cervelles entre les courants de pensée différents, des gens de cultures différentes, des élus de bords différents, des experts de disciplines différentes et  des juristes qui n’ont pas qu’une vision « utilitariste » du droit aboutit à des mariages plus réussis qu’ailleurs entre ce que Jean Monnet appelait « la nécessité et l’idéal », entre le réalisme et l’idéalisme.

On ne comprend rien (ou pas grand-chose) au débats et aux recommandations d’hier sur les « immigrations » si on n’a pas à l’esprit ce « décor mental » propre au Conseil de l’Europe.

Les rapporteurs ne sont en rien des « idéalistes irresponsables » ou des « rêveurs révolutionnaristes » ou des « anarcho-libertaires ». C’est le conservateur britannique John Greenway qui est monté au « front »

«Au Conseil de l'Europe, nous faisons souvent des choses qui sont mal reçues par nos gouvernements», reconnait-il, mais est-ce réaliste de vouloir expulser les 13,5 millions d'«immigrants illégaux» recensés  sur le sol européen et est-ce « humain » de ne pas venir en aide à ces 5,5 millions « d’êtres de l’ombre » qui vivent ( ?) dans les pays de l’Union européenne ?  «Tout ce qui est lié aux droits de l'Homme et à la dignité humaine est notre priorité.»

S'appuyant sur 20 programmes de régularisations menés en Europe depuis 1981, John Greenway brandit le récent exemple espagnol (si caricaturé en France). L'exploitation des travailleurs clandestins s'est réduite, leurs conditions d'accès à l'emploi se sont améliorées et la criminalité a baissé.

Cela ne veut évidemment pas dire que l’Europe puisse accueillir toute la misère du monde et que des régularisations massives et aveugles, des « amnisties tous azimuts » soient décrétées n’importe comment. On ne règle pas d’une façon simpliste  des problèmes complexes. En cela, il importe d’écouter les « Voix de l’Europe de Strasbourg ». Dommage qu’elles se heurtent à tant de paires d’oreilles délibérément sourdes, ailleurs…

DR

Brunson McKinley : l’immigration est positive pour le développement économique et social 

 Brunson McKinley, Directeur général de l’Organisation internationale pour les migrations (OIM), a demandé aux États européens d’ouvrir des filières légales afin de permettre aux travailleurs étrangers d’accéder à leur marché de l’emploi.

''Le caractère limité de l’accès à de véritables possibilités d’immigration légale est une des principales causes de l’immigration illégale'', a-t-il déclaré dans son discours devant l’Assemblée parlementaire lors du débat du 1er octobre sur les questions de migration.

M. McKinley s’est en outre félicité de la ''coopération fructueuse'' entre l’OIM et le Conseil de l'Europe et a souligné que le phénomène transnational des migrations devait être géré par une coopération internationale.


Discours (anglais)
Vidéo

Centres de transit pour les migrants et les demandeurs d’asile : les parlementaires posent des conditions

 Les parlementaires ont fait part le 1er octobre des «graves inquiétudes pour les droits de l’homme» que leur inspirent les propositions visant à ouvrir des centres de transit et de traitement pour les migrants dans des pays extérieurs à l’UE ; ils estiment que cette solution ne devrait être envisagée que dans le cadre d’une approche plus globale impliquant les pays d’origine, de transit et de destination.

Selon eux, il faudrait commencer par établir ce type de centres dans des pays de l’UE avant d’étendre l'expérience au reste de l'Europe ou au-delà. Ils invitent aussi les pays européens à examiner l'option des programmes de régularisation et à tirer les enseignements des programmes passés.

Les programmes de régularisation ne doivent être, à leurs yeux, qu'un élément d'une stratégie globale de réponse aux migrations irrégulières. L'Assemblée a aussi félicité l'Organisation internationale des migrations (OIM) pour son travail et a appelé de ses voeux une plus grande coopération entre celle-ci et le Conseil de l’Europe. 

Recommandation 1806
Résolution 1569
Recommandation 1807
Résolution 1568
Recommandation 1806

 

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