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Le Hérisson : piquant et élégant tout à la fois

Par Mahee

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D’extérieur, elle est vilaine, grosse et revêche. Mais à l’intérieur, elle possède l’élégance du hérisson. C’est ainsi que Paloma, presque 12 ans, perçoit la concierge de son immeuble de «riches bourgeois». Fatiguée de sa mère qui entretient «un rapport étroit» avec les antidépresseurs, sa sœur dont la vie est une lutte de chaque instant pour éviter de suivre le même chemin et son père, ministre concerné par un remaniement gouvernemental, la jeune surdouée décide de se suicider le jour de son anniversaire. Et de filmer sa vie jusqu’à cette date fatidique. Mais voilà que deux nouveaux personnages bouleversent ses plans et l’éloignent de la vie qu’elle craint - enfermée dans un bocal à poissons rouges - : Renée, la concierge amoureuse de littérature, et Kakuro, le voisin japonais intelligent et civilisé.

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Voilà un très beau film et de magnifiques portraits que dresse la réalisatrice Mona Achache, dans un long-métrage librement adapté du roman de Muriel Barbery, L’élégance du hérisson. Un hommage à la curiosité, à l’ouverture sur autrui, à la tolérance. La beauté n’est pas forcément celle que l’on croit, ni l’intelligence où on la pense.

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Mona Achache parvient à raconter cette belle histoire sans aucun manichéisme. Il évite avec justesse l’écueil d’une première partie du film montrant une Renée seule et acariâtre tandis que la seconde partie traiterait de sa métamorphose en une femme plus belle et plus heureuse. Non, le changement se fait en douceur, par la finesse des dialogues, l’humour distillé avec parcimonie et intelligence, la très bonne interprétation d’un trio d’acteurs improbable : Josiane Balasko en Renée, très sobre mais surtout très forte pour affronter son image de vieille femme, Togo Igawa en Kakuro, gentleman à souhait, et Garance Le Guillermic (vraiment âgée de 12 ans) en Paloma, intelligente, perspicace et un brin hautaine.

La mise en scène est par ailleurs très riche. Les bricolages, découpages, créations et jeux de Paloma sont ainsi géniaux et enrichissent considérablement le film. Surtout ses dessins, toujours au feutre noir, pour rappeler les techniques de calligraphie japonaises. Qu’elle les réalise sur le mur de sa chambre, en forme de fresque, ou sur des dizaines de petites feuilles, afin de créer une animation, l’ensemble est extrêmement poétique.


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