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Quel modèle économique pour les réseaux communautaires

Publié le 21 juillet 2009 par Hugues-André Serres

Quel modèle économique pour les réseaux communautaires ?

Les réseaux communautaires sur Internet, comme Twitter ou Facebook, ont le vent en poupe, mais leur popularité croissante ne semble pas aller de pair, pour le moment, avec un modèle économique susceptible de les maintenir à flot.

Alors que les médias traditionnels naviguent à vue face au retournement du marché publicitaire, le monde entier s’enthousiasme pour Twitter, utilisé par des célébrités comme le coureur cycliste Lance Armstrong ou le basketteur Shaquille O’Neal. Toutefois, le site de « microblogging », qui permet aux internautes de publier de courts messages, n’a pas encore rapporté un centime.

Lors de la conférence de Sun Valley consacrée aux médias et aux nouvelles technologies, la semaine dernière, Evans Williams et Mark Zuckerberg, fondateurs respectifs de Twitter et Facebook, ont été aperçus discutant avec les patrons de plusieurs grands groupes tels que Google, le studio DreamWorks, Amazon.com ou encore Dell. Mais des prises de participation dans ces jeunes pousses ne semblent pas à l’ordre du jour.

« Faites attention si vous investissez là-dedans »

« Faites attention si vous investissez là-dedans », a glissé Rupert Murdoch, jugeant qu’un accord avec Twitter serait difficilement défendable pour son groupe News Corp tant que le site n’aura pas trouvé une source durable de revenus. « Beaucoup de gens font de très bonnes choses mais qui rapportent peu », a-t-il déclaré. « Ce n’est pas un club que je compte rejoindre. »

Certains précédents, comme l’acquisition de MySpace par News Corp pour 580 millions de dollars en 2005, justifient la frilosité du magnat de la presse. Un temps au sommet de la vague, MySpace a été submergé par le succès de Facebook, et la fin, en juillet 2010, d’un accord publicitaire d’un montant de 900 millions de dollars (644 millions d’euros) avec Google rend son avenir incertain.

Le directeur général de Google Eric Schmidt est resté évasif quant au renouvellement de ce contrat. « Il ne faut jamais dire jamais », a-t-il déclaré à la presse, avant d’évoquer des bouleversements du marché susceptibles de modifier n’importe quel accord. « Nous avons davantage d’atouts dans notre manche, désormais », a-t-il dit.

Publicité ou abonnements ?

Les chiffres, cependant, prouvent la popularité des réseaux communautaires à l’heure où les ventes de journaux ou de DVD régressent. Selon le cabinet spécialisé comScore, le nombre d’utilisateurs de Facebook aux Etats-Unis a doublé en huit mois pour atteindre les 200 millions en avril, tandis que Twitter a vu son contingent de visiteurs américains croître de 83 % sur le seul mois de mars.

En France, Facebook est passé de 2,2 millions d’utilisateurs en décembre 2007 à 11,9 millions un an plus tard, d’après comScore. Et certains événements de l’actualité récente, comme les manifestations post-électorales en Iran, ont contribué à faire connaître et à crédibiliser des sites comme Twitter ou la plate-forme de partage de vidéos YouTube, propriété de Google.

« Tout le monde parle de Twitter », note John Malone, président du conseil d’administration du groupe Liberty Media, qui possède notamment la chaîne Discovery Channel. Le site a un « attrait promotionnel formidable parce que de nombreuses célébrités en parlent et l’utilisent », ajoute-t-il, avant de nuancer : « Il est très compliqué de définir une base d’annonceurs pour Twitter, mais peut-être quelqu’un de créatif parviendra à y remédier ».

La conférence de Sun Valley n’a pas tranché, les discussions oscillant entre un modèle basé sur la gratuité et les revenus publicitaires, et une autre approche reposant sur des abonnements.

(Robert MacMillan et Yinka Adegoke, version française Jean Décotte) ( Sources… )

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