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Les glaciers de l’himalaya, espoirs et actions

Publié le 22 juillet 2009 par Erwan Pianezza

Comme dans les oasis aux portes du Sahara, la gestion de l’or bleu représente pour les populations himalayennes un enjeu de vie ou de mort. La fonte des glaciers est en effet  une véritable épée de Damoclès qui met en péril l’agriculture vivrière des villages du Ladakh, région montagneuse du Nord de l’Inde, qui cotoie les sommets de l’Himalaya.

La resource en eau à cette altitude peu servie par les précipitations est entièrement conditionnée à la fonte printannière des glaciers, dont la surface diminue chaque année sous les effets du rechauffement global. Le quotidien Libération consacre un article à l’oeuvre de Chewwang Norphel, 74 ans, ancien ingénieur génie civil à la retraite. L’homme consacre désormais son temps à recréer des glaciers en travaillant sur l’acheminement de l’eau en altitude, avant qu’elle ne descende et ne fonde avant l’époque des semis. Son travail permet ainsi, quand il obtient les financements nécéssaires, à diriger  ruisseaux et cours d’eau naturels dans des zones d’ombres où le froid de l’hiver accomplira son travail de gel, avec l’objectif de conserver cette glace jusqu’à la période critique des semis, en avril.

«Au Ladakh, 80 % des agriculteurs dépendent directement des glaciers et de la fonte des neiges pour l’irrigation, explique Jigmet Takpa, directeur de l’Agence du Ladakh pour le développement des énergies renouvelables et grand spécialiste de l’environnement ladakhi. Chaque village se situe donc en dessous d’un glacier car c’est le seul moyen de pouvoir irriguer au moment des semences. Mais, avec le réchauffement, tous les glaciers reculent depuis plusieurs décennies. Résultat : ils sont aujourd’hui si hauts qu’ils ne fondent qu’en juin-juillet, alors que les semences ont lieu en avril.»

Les rivière gelées de Chewwang Norphel,  retenues par des murets, peuvent s’étendre sur des milliers de kilmomètres. Malgré les difficultés du travail en altitude, le résultat est atteint : le déficit d’eau s’attenue et les populations sont soulagées. Son travail a d’ailleurs été récompensé par dès 1999 par la Gold Asian Innovation Award de la Far eastern Economic Review, et a fait l’objet d’un documentaire, A Degree of Concern, du réalisateur Fayaz Rizvi (video ci dessus).


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