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Un jeune Anglais mort d’une cirrhose pour refus de greffe

Publié le 24 juillet 2009 par Mouze
Voici un article qui porte à réfléchir sur la sévérité de la maladie et la tristesse de l'incompréhension:
Gary Reinbach, 22 ans, atteint d'une cirrhose, ne pouvait pas démontrer qu'il parviendrait à ne plus boire d'alcool. Son décès remet en question les recommandations britanniques en matière de greffe.
Libération.fr
Les conditions de son décès font scandale en Grande-Bretagne. Gary Reinbach, 22 ans, souffrait d’une cirrhose extrêmement grave pour son âge. Il est mort lundi, après que l’hôpital, suivant «les recommandations officielles», lui a refusé une greffe du foie.
Comme le relate Le Parisien dans son édition de jeudi, un patient britannique, pour bénéficier d’une greffe du foie, doit prouver qu’il est capable de rester sobre, les six mois précédant son opération. Mais dans le cas de Gary, il est déjà trop tard. Atteint de l’une des plus violentes et fulgurantes cirrhoses que les médecins qui l’ont examiné aient vues, il est trop malade pour quitter l’hôpital et apporter cette garantie. Or, s’il a bénéficié d’une série de traitements intensifs, le jeune homme n’avait guère de chances (à peine 30%) de s’en sortir, sans cette greffe. Ses chances de survie auraient grimpé à 75% avec une transplantation.
Le jeune homme, de condition très modeste, qui vivait a Dagenham, dans le comté de l’Essex, avait commencé à boire de la vodka à l’âge de 11 ans, au moment du divorce de ses parents, et sombré dans l’alcoolisme à 13 ans. Depuis, il buvait tous les jours. Sentant sa santé se dégrader, il avait contacté les Alcooliques anonymes, quelques mois avant son hospitalisation
Pénurie de donneurs
A l’hôpital, Gary a beau promettre qu’il va se sevrer, les règles fixées en matière de transplantation du fait du manque de dons sont extrêmement strictes et les possibilités d’y déroger rarissimes. L’hôpital londonien dans lequel il est soigné considère qu’il pourrait replonger et donc faire «mauvais usage» du foie qui lui serait greffé.
Sa mère, Madeline Hanshaw, a tenté d’alerter l’opinion publique, via les médias qui relatent l’affaire. En vain.
Celle-ci a confié au Evening Standard combien elle trouvait ces règles «injustes». «Je ne dis pas qu’il faudrait permettre une greffe pour les patients qui entrent et sortent de l’hôpital tout le temps et continuent de s’autodétruire, mais juste pour ceux qui, comme Gary, ont fait une erreur et n’ont pas eu de seconde chance», explique-t-elle. Cité par le site Internet du quotidien britannique Times, Luke, 18 ans juge que son frère aîné «n’a jamais eu la chance de prouver qu’il pouvait changer.»
Alors que les autorités pointent le problème de l’alcool vendu bon marché aux jeunes Britanniques, une porte-parole du NHS (National Health service) pour le sang et les transplantations, estime que le décès de Gary illustre «le dilemme auquel sont confrontés les médecins du fait de la pénurie de donneurs. Ils ont à faire des choix cruels pour déterminer celui qui bénéficiera le plus de cette greffe et prendra soin de ce précieux don».
Selon le site du Times, plus de 8.000 Britanniques sont en attente d’une greffe. En 2008, plus de 400 personnes sont morts, sans avoir pu en bénéficier.

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