Magazine Humanitaire

Le mot et la chose

Publié le 03 octobre 2007 par Frédéric Joli

Bernard Kouchner en a fait le serment, hier, devant l’Assemblée nationale : il n’utilisera plus le mot guerre. Le ministre français des Affaires étrangères a bien raison. Après tout, depuis 81 ans, la guerre est interdite. Si, si, je vous assure, elle est, depuis cette belle journée parisienne de 1928 (le 26 août, soyons précis) hors la loi, au ban des Nations, au rancard de l’Humanité.

L’illustre prédécesseur au Quai d’Orsay du bon docteur Kouchner, Aristide Briand et son alter ego américain Franck B. Kellog furent les deux principaux acteurs du Traité de Paris, le fameux pacte interdisant la guerre. Par voie de conséquence le mot, depuis le temps, devrait être tombé en désuétude. Il n’en est rien.

Il conviendrait donc, pour désormais qualifier la chose, de parler d’animosité, d’art militaire, d’attaque, de bagarre, de baroud, de bataille, de belligérance, de boucherie, de camp, de campagne, de casse-gueule, de casse-pipe, de cataclysme, de champ d’honneur, de champ de bataille, de combat, de conflagration, de conflit, de conquête, de contestation, de croisade, de démêlé, de dispute, de dissension, d’émeute, d’escarmouche, d’ expédition, de feu, de front, de guérilla, d’hostilités, d’insurrection, d’invasion, de lutte, de lutte armée, d’offensive, d’opposition, de polémique, de querelle, de révolution, de stratégie offensive, de tactique, de troubles…

Les modernes pourront également s’enticher de l’appellation frappes chirurgicales, voire mieux, (histoire de respecter le principe en droit humanitaire de distinction ), de frappes micro chirurgicales. Cette liste reste ouverte pour donner un mot à la chose, dans un registre certes beaucoup moins galant. D’autres suggestions ?


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