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The Reader

Publié le 23 juillet 2009 par Cinephileamateur
Affiche françaiseCinéphile du jour, bonjour !!!! Aujourd'hui, je vais vous parler d'un des derniers films que j'ai été voir en salles. Sans être le film que je voulais absolument voir ce mois-ci, il faisait quand même parti de ceux que j'attendais et que je souhaitais découvrir dans une salle obscure ce qui est maintenant chose faite. Pour savoir quelques petits trucs sur "The Reader" et connaître mon avis sur ce film, tournez la page et cliquez sur "Lire la suite"...
"- Est ce qu'elle à eue connaissance de l'effet qu'elle à produit sur votre vie ?
- Ce n'était rien par rapport à ce qu'elle à pu faire à d'autres."

Il s'agit d'un film dramatique germano-américain qui est sorti dans nos salles le 15 juillet 2009 (le film est sorti en Allemagne le 26 février 2009 et aux Etats-Unis le 9 janvier 2009) et dont la durée est de 2 heures 03.
"The Reader" est un film mis en scène par Stephen Daldry.
Le film à été produit par Anthony Minghella, Sydney Pollack, Scott Rudin, Donna Gigliotti, Henning Molfenter et Charlie Woebcken.
Le scénario à été écris par David Hare d'après l'œuvre de Bernhard Schlink.
La bande originale à été composée par Alberto Iglesias et Nico Muhly.
Film tous publics lors de sa sortie en salles.
Quelques vidéos sur le film

Site officiel du film (anglais)

Site officiel du film (allemand)


Kate Winslet David Kross

Ralph Fiennes Kate Winslet et David Kross

Le film "The Reader" s'est inspiré du best-seller du même nom, paru en 1995 (on trouve également ce roman sous le titre "Le liseur" en version française ;-) ). L'œuvre de Bernhard Schlink, professeur de droit berlinois et auteur de romans policiers, abordait avec pudeur une histoire d'amour entre un jeune étudiant et une femme de deux fois son âge. Premier roman allemand en tête de la liste des best-sellers du New York Times, il a attiré énormément de lectrices mais aussi de lecteurs. Un récit semi-autobiographique, publié en 1995 et traduit en 40 langues, dont le film de Stephen Daldry reprend exactement l'intrigue.
Ce n'est pas un mais deux décès qui frappent l'équipe du film ""The Reader". Les producteurs Anthony Minghella, âgé de 54 ans et Sydney Pollack, âgé de 73 ans, ont tous les deux disparu en mars et mai 2008. Ces deux grandes figures du cinéma auront marqué les esprits. Le premier a remporté 9 oscars pour son film "Le Patient anglais" tandis que le second, fer de lance du cinéma américain des années 70, aura mené une carrière éclectique jusqu'à la fin.
Se penchant sur la question et la compréhension de ce qu'il s'est passé durant la Seconde guerre mondiale, le roman de Bernhard Schlink est un livre décisif utilisé dans les manuels visant à comprendre l'histoire du pays. Si les droits d'adaptation cinématographique ont été achetés par Harvey Weinstein et Miramax films en 1996, c'est Anthony Minghella (entré dans le projet avec Sydney Pollack) qui à l'origine devait écrire l'adaptation et réaliser le film. Intéressé également, l'auteur de théâtre Sir David Hare tente de se faire confier l'écriture du scénario, en vain. Ce n'est qu'après avoir laissé passer les années que Minghella comprend que le temps lui manque. Également séduit, Stephen Daldry lui propose de se charger du projet. Il accepte à condition que le cinéaste en fasse son prochain film et que Sydney Pollack et lui-même puissent le produire. Complices depuis "The Hours", Stephen Daldry s'adresse alors tout naturellement à David Hare et l'écriture du scénario peut enfin débuter.
Alors que le roman suit chronologiquement l'histoire de Michael Berg, procédant en trois segments distincts, le scénario du film "saute à travers le temps", selon les termes de David Hare. Désireux de se libérer le plus possible des traditions théâtrales, le dramaturge choisit de transporter le spectateur à différents moments clefs de la vie du héros, des années 50 aux années 90: "Quand je vais au cinéma, je suis assommé par tous ces films dont je peux prévoir le style et la forme dès que les lumières s'éteignent", confie t-il, essayant d'échapper ainsi aux "sempiternelles voix-off qui plombent les films racontés à la première personne".
"Je ne m'intéresse qu'à ce qui échappe clairement aux "genres" quels qu'ils soient", affirme le scénariste David Hare, décidé ainsi à s'éloigner des clichés habituels des films traitant de l'après-guerre et des complicités individuelles des crimes de l'État. Déjouant les attentes, son "œuvre étrange" respecte et honore les victimes du nazisme, tout en évitant les notions de rédemption, de pardon. En Allemagne, "The Reader" est LE livre approchant la question du "comment pouvons-nous?". Il a ainsi reçu les plus extraordinaires louanges et les plus violentes attaques, précise le dramaturge, désireux d'aborder de façon directe la banalité du mal en montrant des gens ordinaires, des ouvriers de base et des habitants du coin plus que des ogres ou des vilains de cinéma.
"La seule façon de faire ce film était de le tourner en Allemagne, avec une équipe allemande", affirme Stephen Daldry. Ainsi hormis quelques plans filmés à New York, l'essentiel du tournage a eu lieu à Berlin, Gorlitz et Cologne. Née en Allemagne et faisant partie de la génération d'après-guerre, la décoratrice Brigitte Broch a grandi dans la colère contre ses parents. "The Reader" lui a donné l'opportunité de se confronter à son histoire: "C'est tout simplement la première fois que j'ai le courage d'affronter tout cela, la première fois que je parviens à me dire OK, la peur et la culpabilité, ça suffit, il faut que je regarde ce problème en face," dit-elle. De même, les acteurs ont dû se plonger dans ce douloureux moment de l'Histoire en relisant et regardant des documentaires sur les camps. Une recherche qui a marquée Kate Winslet : "Pour Hanna, j'ai dû tellement lire de livres et regarder tant de documentaires sur les camps qu'à un moment, je n'en pouvais plus. Beaucoup de ces images ne me quitteront plus désormais, quoi qu'il puisse arriver," confie t-elle.
En quête de réalisme historique, Stephen Daldry et son équipe ont reçu l'aide décisive du Fritz Bauer Institute à Frankfort, qui possède des archives considérables sur les crimes nazis. Des photos et des transcriptions permirent également de reconstituer de façon authentique le tribunal, plusieurs juristes et magistrats impliqués à l'époque, apparaissant dans ces séquences.
Cinéaste aussi consciencieux qu'un metteur en scène de théâtre, Stephen Daldry aime travailler en étroite collaboration avec son scénariste, tout au long de la phase de production. Le romancier Bernhard Schlink, qui figure dans la scène où les amants déjeunent pendant leur voyage à vélo, a eu l'occasion de remarquer et d'apprécier son obsession pour l'authenticité: "Stephen a le sens des détails les plus fins, les plus subtils et c'est un talent pour lequel j'ai une très grande admiration," avoue t-il.
Initialement, le rôle féminin devait être interprété par Kate Winslet. Mais l'emploi du temps de l'actrice, déjà sur le tournage des "Noces rebelles" ne lui permet pas de se libérer. C'est alors Nicole Kidman qui reprend la vedette. Ce changement ne dure pas, puisque très rapidement, l'actrice déserte le plateau pour cause de grossesse. Alors qu'elle avait déjà tourné quelques scènes, c'est finalement Kate Winslet, une fois le tournage des "Noces rebelles" achevé, qui devient définitivement l'interprète féminine d'Hanna. A la hauteur de la performance, la comédienne a remporté la même année le Golden Globe de la Meilleure Actrice pour "Les Noces rebelles" de Sam Mendes et l'Oscar de la meilleure actrice pour "The Reader".
Bernhard Schlink a pensé dès le départ à l'actrice Kate Winslet pour interpréter la "sensuelle et enracinée" Hanna. Un peu jeune à l'époque pour s'y projeter, l'actrice a néanmoins lu d'une traite cette passionnante histoire, se sentant peu à peu assez mûre pour gérer l'évolution du personnage, de ses 30 ans à ses 70 ans. L'actrice est très enthousiaste en repensant à son travail avec Stephen Daldry avec qui elle s'est entendue "comme [s'ils] faisaient partie de la même tribu. Il a une énergie sans limite et une vraie passion pour son histoire. Il sait si bien comment il veut la raconter qu'il lui est très facile et agréable de recevoir les suggestions et les idées de ceux avec qui il choisit de travailler", remarque t-elle.
Michael Berg jeune est interprété par l'acteur débutant David Kross puis plus vieux par l'acteur vétéran Ralph Fiennes. La mère du jeune acteur a accepté de le laisser jouer à condition que cela ne parasite en aucune façon son année scolaire. Ayant réussi haut la main ses examens, le jeune comédien passe trois auditions avant de décrocher le rôle. Si pour aborder son personnage, Ralph Fiennes a beaucoup interrogé son scénariste, le jeune Kross a appris à faire des recherches, également sous la houlette du réalisateur qui l'a poussé à lire tout ce qu'il pouvait sur le 3ème Reich et l'a emmené au Musée Juif de Berlin. Dans une démarche d'authenticité, l'acteur s'est rendu avec une petite équipe au camp de Stutthof en Pologne pour la séquence où son personnage erre sur les lieux en tentant d'imaginer les horreurs passées.
Troisième film du jeune acteur allemand, David Kross, "The Reader" lui a permis de perfectionner son anglais. Un travail de sept heures par jour avec le coach linguistique William Comache, sans lequel il n'aurait rien appris. En effet, l'acteur devait non seulement donner l'impression que l'anglais était sa propre langue mais aussi apprendre à lire Horace en latin ou Sapphoen en Grec, sans la moindre difficulté.
Si lorsqu'il a été choisi pour le rôle, David Kross avait à peine 15 ans, au moment de tourner les scènes sexuelles qui occupent une bonne partie du film, il avait 18 ans révolus. Stephen Daldry n'a pas voulu effacer l'écart d'âge pourtant controversé entre les deux amants, leur appartenance à deux générations bien distinctes étant selon lui ce qui permet à l'histoire de fonctionner.
Kate Winslet s'amusa beaucoup du vieillissement de son personnage sur le film, au contraire de l'équipe pour qui son apparence a été un choc. Aidée de la maquilleuse Ivana Primorac, nominée au BAFTA pour son travail sur "Sweeney Todd, le diabolique barbier de Fleet Street" et "Reviens-moi", elle se glissait chaque jour dans un costume de latex pour épaissir sa silhouette plutôt que de se contenter de rembourrer son costume. Quatre heures de préparation qui modifiaient alors profondément son langage corporel: "Le moins qu'on puisse dire est que ça donnait de l'épaisseur au personnage... ", s'amuse t-elle.
En 2009, Si Kate Winslet à reçu l'Oscar de la meilleure actrice pour "The Reader", le film fut également nominé dans les catégories meilleur film, meilleur réalisateur (Stephen Daldry), meilleur scénario adapté (David Hare) et meilleure photographie (Roger Deakins et Chris Menges).
La même année au Golden Globe, le film reçu le Golden Globe du meilleur second rôle féminin (Kate Winslet) et fut nominé pour les catégories meilleur film dramatique, meilleur réalisateur (Stephen Daldry) et celui du meilleur scénario (David Hare).
Impressionnante dans son rôle d'Hanna Schmitz, Kate Winslet reçu aussi Screen Actor Guild Award de la Meilleure actrice dans un second rôle et le BAFTA de la meilleure actrice.
Le budget de "The Reader" est estimé à 32 millions de dollars. "The Reader" possède le même titre en version française que celui de la version originale. Cependant, ce n'est pas toujours le cas à travers le globe. Voici quelques exemples de titres que ce film peut porté en fonction du pays dans lequel on le visualise :
  • O Leitor (Brésil / Portugal),
  • A felolvasó (Hongrie),
  • Cititorul (Roumanie),
  • Der Vorleser (Allemagne),
  • El lector (Espagne),
  • Le liseur (Canada),
  • Lektor (Pologne),
  • Lukija (Finlande),
  • Okuyucu (Turquie),
  • Predcítac (République Tchèque),
  • Sfragismena heili (Grèce),
  • Sheng si lang du (Chine)...

Kate Winslet et David Kross Ralph Fiennes

Kate Winslet Kate Winslet et David Kross

Le casting du film :

Kate Winslet (Hanna Schmitz), David Kross (Michael Berg, jeune), Ralph Fiennes (Michael Berg, adulte), Bruno Ganz (Rohl), Lena Olin (Rose Mather / Ilana Mather en 1995), Alexandra Maria Lara (Ilana Mather, jeune), Volker Bruch (Dieter Spenz), Karoline Herfurth (Marthe), Hannah Herzsprung (Julia), Linda Bassett (Madame Brenner), Susanne Lothar (Carla Berg), Matthias Habich (Peter Berg), Jeanette Hain (Brigitte), Claudia Michelsen (Gertrude), Ludwig Blochberger (Un étudiant du séminaire), Jürgen Tarrach (Gerhard Bade), Moritz Grove (Holger), Max Mauff (Rudolf), Vijessna Ferkic (Sophie)...
Le synopsis du film :

Allemagne de l'Ouest, au lendemain de la Seconde Guerre mondiale.
Un adolescent, Michael Berg, fait par hasard la connaissance de Hanna, une femme de trente-cinq ans dont il devient l'amant. Commence alors une liaison secrète et passionnelle.
Pendant plusieurs mois, Michael rejoint Hanna chez elle tous les jours, et l'un de leurs jeux consiste à ce qu'il lui fasse la lecture.
Il découvre peu à peu le plaisir qu'elle éprouve lors de ce rituel tandis qu'il lui lit "L'Odyssée", "Huckleberry Finn" et "La Dame au petit chien".
Hanna reste pourtant mystérieuse et imprévisible. Un jour, elle disparaît, laissant Michael le coeur brisé.
Huit ans plus tard, devenu étudiant en droit, Michael assiste aux procès des crimes de guerre Nazi. Il retrouve Hanna... sur le banc des accusés. Peu à peu, le passé secret de Hanna est dévoilé au grand jour...
Kate Winslet Ralph Fiennes

David Kross et Kate Winslet David Kross et Kate Winslet

"The Reader" faisait parti de ses films qui me tenté beaucoup. D'une part parce que le sujet m'intéressé et d'autre part parce que j'aime beaucoup Kate Winslet. J'avais quand même quelques craintes de retrouver Kate Winslet après "Les noces rebelles" que j'avais trouvé ennuyant et le réalisateur Stephen Daldry dont le "The Hours" m'avait encore plus ennuyé mais bon je voulais quand même leur faire confiance surtout que le film bénéficié de quelques bons échos.
Une nouvelle fois, le film s'installe tout de suite comme étant très lent. Cependant, j'ai quand même pris beaucoup de plaisir à la voir et à aucun moment je ne me suis ennuyé. Il faut dire que le scénario est parfaitement maitrisé. Je n'ai pas lu le livre d'origine de Bernhard Schlink donc je ne vais pas faire de comparaison mais j'ai beaucoup apprécié comment ses différents événements sont relatés. Pourtant le début aurait pu me déranger avec cette romance entre un jeune homme et une femme qui pourrait être sa mère. La différence d'âge, le fait que ce soit un mineur, l'approche de leur relation aurait pu me faire décrocher du film mais le scénario amène l'ensemble avec une telle finesse et une réelle beauté qu'au final, ces petits détails ne deviennent que anecdotique et on s'attache rapidement avec ses personnages. Après une présentation assez longue mais nécessaire, vient une seconde partie où le film va nous raconter le procès d'anciennes gardiennes de camps nazis (dont Hanna Schmitz donc) dans une Allemagne d'après guerre qui va chercher à se reconstruire. Là où le film aurait pu tomber dans la facilité et diaboliser ses personnages à leurs paroxysmes, le film préfère les aborder en temps qu'être humain avant tout. Sans chercher à les enfoncer et à leurs donner des excuses, le scénario va plutôt tenté de nous faire comprendre comment une ouvrière, pas méchante pour un sou et avec au final un bon fond, va être amené à être responsable de la mort de plusieurs personnes. Alternant entre passé et présent, le film nous montre comment tout s'est emboîtés et tente de faire en sorte de rendre ce procès équitable. J'ai beaucoup aimé cette approche je dois dire. Plutôt que d'enfoncer Hanna Schmitz (même si le film ne remet pas en doute l'histoire et condamne ce qui s'est passé), il va bien s'agir avant tout de compréhension. Cette compréhension, on va la ressentir à travers les yeux de son jeune amant, Michael Berg, personnage auxquels on va rapidement s'identifier car on va chercher aussi en tant que spectateur de comprendre comment une femme peut en arriver là. Bien sûr, même si cette dernière assume pleinement sa responsabilité (et sans doute même un peu plus), le film va aussi nous plonger au cœur d'une romance assez touchante et d'une histoire d'illettrisme qui est amené de façon intelligente. Au final, tous ses éléments et chacune de ses parties du scénario (le procès et la romance passé) vont se réunir pour ne former plus qu'un ensemble émouvant qui nous montrera à quel point de toute petites choses peuvent faire basculer nos vies. Ce qui m'as vraiment plu une nouvelle fois, c'est vraiment le fait que l'on cherche avant tout à se placer au dessus de certains stéréotypes afin de comprendre. La dernière réplique du film d'ailleurs (je paraphrase mais qui dit en gros : "J'étais malade et une femme m'as aidée") m'as cloué sur mon siège tant elle apporte encore une autre dimension à cette œuvre bouleversante tout en montrant la vision que le scénario à voulu aborder.
Le casting est quant à lui excellent même si bizarrement, contrairement à ce que l'affiche peut laisser penser, le duo Kate Winslet - Ralph Fiennes est plutôt secondaire. Pour ce qui est de Kate Winslet, c'est pas vraiment un second rôle comme on peut le penser, l'actrice étant assez présente à l'écran tout de même et son personnage ayant une réelle importance dans cette histoire, mais je trouve qu'on ne peut pas dire non plus qu'elle en soit l'actrice principale tant le scénario se concentre au final pas trop sur son rôle. Cependant, l'actrice est une nouvelle fois impeccable. Si je n'ai pas trop compris les louanges qu'on à pu lui faire pour "Les noces rebelles" (la comédienne étant très bonne mais le film ne la transcendant pas plus que ça à mes yeux), en revanche, l'Oscar et le Golden Globe qu'elle à obtenu pour "The Reader" est amplement mérité. J'apprécie énormément le jeu de cette actrice est dans ce film elle m'as une nouvelle fois épaté. Très crédible et constante de bout en bout en Hanna Schmitz, elle livre une prestation incroyable, touchante et très émouvante. Sans jamais viré dans le larmoyant en surjouant son personnage, Kate Winslet reste sincère dans son interprétation et au delà de ses dialogues, elle véhicule énormément d'émotions à travers sa gestuelle et surtout son regard qui en dit beaucoup (elle m'as beaucoup ému dans les scènes finales). Tout en simplicité, sans jamais en rajouter, elle prouve en tout cas que c'est une très bonne actrice qui prend ses rôles au sérieux. A ses côtés Ralph Fiennes est lui un rôle vraiment secondaire. On l'aperçoit plus vers la fin du film, l'acteur campant Michael Berg plus adulte mais une nouvelle fois l'acteur est excellent. Charismatique et tout en retenue, il est loin d'être dans un rôle tape à l'œil et j'ai beaucoup aimé ce côté réservé de son personnage que l'acteur incarne. On le sens torturé, perdu et Ralph Fiennes s'avère lui aussi très touchant. Bien que secondaire, son personnage n'en reste pas moins le personnage principal du film, celui avec qui on va suivre cette histoire à travers son regard, ses sentiments. Et cette histoire, c'est surtout dans la jeunesse de Michael Berg qu'elle va y trouver sa puissance, ce rôle jeune étant incarné par David Kross. Ce dernier m'as énormément surpris. Pourtant c'était pas gagné. Lors de ses premières scènes quand je l'ai vu à l'écran, j'étais un peu sceptique. Je le trouvais pas très charismatique et j'avais peur qu'il ait du mal à donner la réplique à Kate Winslet mais au final David Kross s'en sors haut la main et livre une excellente prestation. Faisant évoluer son personnage de très bonne façon, on le sens de plus en plus sur de lui au fur et à mesure que cette relation si particulière s'installe. Si le fait que son âge (l'acteur incarnant un mineur ayant une relation amoureuse avec une femme beaucoup plus âgé que lui) dans le film aurait pu rendre le film presque dérangeant, la maturité avec laquelle il incarne son rôle fait que l'on est pas choqué plus que cela par cette histoire. Bien au contraire, je l'ai même trouvé sincère et assez émouvante. David Kross gagne en ampleur au fur et à mesure que le film avance en tout cas et à aucun moment, il est ridicule. Le reste du casting est lui aussi bien choisi et j'ai beaucoup aimé l'interprétation des différents comédiens même si parmi les rôles secondaires, j'ai une petite préférence pour Bruno Ganz qui interprète Rohl. L'acteur fait quelques apparitions dans le film mais à chaque fois je trouve qu'il dégage un charisme et une sagesse qui m'ont bien plu. De plus, la réflexion de ce personnage et la vision qu'il donne à cette histoire du point de vue de la loi et de la morale et très intéressante je trouve et importante aussi. Elle s'inscrit dans la continuité du scénario de vouloir comprendre plutôt que de condamner.
Derrière la caméra, on retrouve Stephen Daldry. J'avais de grosses craintes avec ce cinéaste son seul film que j'ai vu étant "The Hours" (je n'ai pas encore vu à l'heure où j'écris ses lignes "Billy Elliott"). J'avais vraiment peur d'assister à un film une nouvelle fois ultra contemplatif qui m'aurait assez ennuyé. Finalement, j'ai été assez surpris. Si le rythme imposé par le metteur en scène avec sa caméra est assez lent en effet, à aucun moment cependant je me suis ennuyé bien au contraire j'ai même trouvé que le film défilé sous mes yeux assez vite. Cela vient sans doute aussi du fait que l'histoire m'as plus touché que celle de "The Hours" mais en tout cas j'ai trouvé la mise en scène vraiment réussi. Certains plans sont très originaux et sans accentué les émotions de ce film, Stephen Daldry réussi à très bien les mettre en valeur. Reconstituant bien l'époque à laquelle cette histoire se déroule, les décors s'avèrent bien exploités tandis que les costumes ne tombe pas dans la caricature. Du coup, l'intrigue jouant avec le temps et se permettant quelques aller retours entre le passé et le présent font que l'on ne se sens jamais perdu. On voit bien la différence d'époque à chaque fois à l'écran sans pour autant que cela choque. Un gros travail à été fait aussi sur les maquillages en particulier sur ceux de Kate Winslet vers la fin qui sont très réussie je trouve même si après Nicole Kidman dans "The hours", je trouve que Stephen Daldry à l'art d'enlaidir ses actrices. Quoiqu'il en soit, le travail minutieux sur les maquillages permettent de bien ressentir les effets du temps sans pour autant une nouvelle fois que cela paraissent grotesque. Bien au contraire, cela accentue même l'excellent jeu de l'actrice et la crédibilité dans son rôle. La musique du film est elle aussi très belle je trouve même si elle n'est pas très originale, cette dernière reprenant un style musicale assez classique dans ce genre de production. J'ai beaucoup aimé aussi la photographie du film avec une image très belle et très agréable à voir.
Au final, "The Reader" est une excellente surprise pour moi et devient pour l'instant mon meilleur film de l'année 2009. Je ne comprends d'ailleurs pas forcément pourquoi tout le monde loue des louanges aux "Noces rebelles" avec Kate Winslet sorti la même année et moins à "The Reader" tant je trouve le film de Stephen Daldry plus intense et plus sincère dans sa démarche. En tout cas, je recommande fortement ce film que j'ai trouvé très beau malgré son rythme un peu lent et qui m'as vraiment ému. Très poignant, je dois même reconnaître que j'ai failli verser ma petite larme. Un film à ne pas rater à mes yeux :-) .
Kate Winslet et David Kross David Kross et Bruno Ganz

Kate Winslet Ralph Fiennes

La musique du film :

  1. The Egg
  2. Spying
  3. The First Bath
  4. It's Not Just About You
  5. Tram At Dawn
  6. You Don't Matter
  7. Reading
  8. Cycling Holiday
  9. Sophie > The Lady With The Little Dog
  10. Go Back To Your Friends
  11. Not What I Expected
  12. Handwriting
  13. The Failed Visit
  14. Verdict
  15. Mail
  16. Letters
  17. I Have No One Else To Ask
  18. Piles Of Books
  19. Who Was She?
  20. Musik liegt in der Luft - Caterina Valente
  21. Pueri Hebraeorum - The Philharmonischer Kinderchor Dresden
  22. Making time - Creation
  23. Don't look back

Mini filmographie sélective :

Stephen Daldry (réalisateur) : The Hours, Billy Elliott, Eight, Hellfire Club...
Anthony Minghella (producteur) : Au nom de la liberté, Par effraction...
Sydney Pollack (producteur) : L'interprète, Michael Clayton, Tootsie, La Firme...
Scott Rudin (producteur) : La famille Adams, La rançon, The Truman show, La vie aquatique...
Donna Gigliotti (productrice) : Vanity fair la foire aux vanités, Shakespeare in love, Two lovers...
Henning Molfenter (producteur) : Walkyrie, Inglorious basterds, L'enquête The International, Ma femme s'appelle Maurice...
Charlie Woebcken (producteur) : Walkyrie, Inglorious basterds, L'enquête The International...
David Hare (scénariste) : The Hours, Fatale, Plenty, Paris by night...
Alberto Iglesias (compositeur) : Che partie 1 et 2, Volver, Etreintes brisées, The constant gardener...
Nico Muhly (compositeur) : Choking man, Joshua...
Kate Winslet : Titanic, Little children, The holiday, Eternal sunshine of the spotless mind...
Ralph Fiennes : The Duchess, Dragon rouge, Harry Potter et l'Ordre du Phénix, The constant gardener...
David Kross : Les enragés, Krabat...
Bruno Ganz : La Chute, Les ailes du désir, Un crime dans la tête, L'homme sans âge...
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