Magazine France

Même les Présidents de la République ont besoin de l’hôpital public

Publié le 27 juillet 2009 par Hmoreigne

 Le court séjour de Nicolas Sarkozy au Val-de-Grâce rappelle, s’il en était besoin, que chacun d’entre nous, quel que soit son âge et sa condition, est amené à fréquenter l’hôpital. La mécanique humaine est délicate même pour un hyperprésident. Nul ne sait si ce dernier aura pensé lors de son admission à la réforme, adoptée aux forceps ce printemps, des hôpitaux. Cet aléa offre l’occasion de revenir sur l’entrée en vigueur de la loi Bachelot dont les incidences ont été largement sous-estimées par l’opposition et les patients.

Face à des comptes publiques calamiteux Nicolas Sarkozy avait choisit la méthode forte en imposant d’aborder la gestion des hôpitaux à travers une logique économique. Si l’Elysée a soulevé les bonnes questions, il a apporté, avec le concept de rentabilité, la mauvaise réponse.

La santé à un prix. Si des économies sont possibles, et souhaitables, il est illusoire de penser que celles-ci sont aisées à réaliser. Elles ne peuvent dans tous les cas se faire sans la coopération des personnels soignants. Or ceux-ci submergés par le travail sont déjà dans une logique d’austérité.

Patrick Pelloux le président de l’Association des médecins urgentistes de France (AMUF) rappelait il y a quelques mois que “100.000 lits d’hospitalisation ont fermé au cours des dix dernières années” et que, “20.000 suppressions d’emplois qui sont en cours”.

Le cœur du débat c’est au fond de savoir si la réduction des déficits est compatible avec le maintien du niveau de qualité des soins . A cet égard les effets pervers de la tarification à l’acte ne sont plus à démontrer. Une “sélection des patients”, au détriment des “moins rentables” est déjà entrée dans les faits.

Malgré leurs nombreuses manifestations, les personnels hospitaliers n’ont pas été entendus. Pire il n’ont pas trouvé le soutien qu’ils étaient légitimement en droit d’espérer de la part de l’opinion publique et de l’opposition. Le PS, il est vrai, a toujours été mal à l’aise avec le milieu médical.

Le grand échec de la loi Bachelot, c’est de ne pas avoir donné suite à la demande naturelle de mise en place d’Etats Généraux de la santé. Comme si on pouvait se passer de l’avis de ceux qui font l’hôpital.

Cette absence de concertation pour dégager des pistes d’économies se retrouve désormais à l’échelon local. Illustration concrète avec l’hôpital de Guéret (Creuse). Bien que présidé par Michel Vergnier, député-maire socialiste, le CA du centre hospitalier aurait fait le choix de délocaliser son service de gériatrie dans les locaux moins adaptés de l’unique clinique privée de la ville…Un choix peut être rationnel économiquement mais incompréhensible pour le chef lieu du département le plus âgé de France.

La mesure témoigne de la tentation des gestionnaires de tout bords à faire porter l’effort sur les plus faibles et les moins bruyants. Au détriment de ce qui devrait constituer le ciment de notre système de santé : la solidarité.


Retour à La Une de Logo Paperblog

A propos de l’auteur


Hmoreigne 111 partages Voir son profil
Voir son blog

l'auteur n'a pas encore renseigné son compte l'auteur n'a pas encore renseigné son compte