Rentrée littéraire 2009: Les chiens à fouetter, François Nourissier

ACDL fait sa rentrée et souhaite mettre en avant chaque semaine un ouvrage qui paraîtra dans le cadre de la rentrée littéraire.

Cette semaine, ACDL vous présente Les chiens à fouetter sur quelques maux de la société littéraire et sur les jeunes gens qui s’apprêtent à en souffrir, de François Nourissier.

La société littéraire est une idée un peu abstraite pour ceux qui n’en font pas partie, un milieu qui semble être inaccéssible et dont on est loin de s’imaginer le fonctionnement et les règles qui le régisse. Mais grâce à François Nourissier, on en a un aperçu général qui n’est pas des moindres. Quels auteurs faut-il cotoyer pour se faire une place dans le monde des lettres? Quel éditeur choisir? Quelle attitude polique faut-il avoir?

L’auteur réponds à tout cela sous forme de lettre écrite à un jeune homme qui voudrait devenir un écrivain célèbre. François Nourissier passe en revue tous les types de personnages que l’on trouve dans le monde littéraire ainsi que leurs caractéristiques. Une sorte de peinture sociale appliquée à la littérature, un La Bruyère en herbe.

De quoi défaillir sur certains points : “L’éditeur croit dès le 15 septembre, à la qualité réelle des romans qu’il publie. On pourrait penser qu’en automne comme aux autres saisons il considère les romans comme des marchandises équivoques, vaines, d’un commerce incertain, et les romanciers comme d’irréductibles adversaires.Il n’en est rien” .

Ce texte a été restitué par Le Dillettante, et fut initialement écrit en 1956. L’auteur avait travaillé un an plus tôt aux Editions Denoël en tant que secrétaire général. C’est donc en tant que connaisseur, qu’il passe au crible la société littéraire de l’époque : les revues littéraires, les éditeurs, les critiques, les prix littéraires, les auteurs (Aragon, Sagan etc), les journaux et magazines (L’express, ELLE …). Pour autant, il semble que ce texte peut s’appliquer à notre époque plus que jamais, avec un ton piquant, cynique et acerbe qui devient jubilatoire pour le lecteur, et désacralise le milieu littéraire et l’idée d’élite que l’on s’en fait.

Un livre à mettre entre toutes les mains des auteurs en quête de publication! Le livre comprend Le jeu de l’oie du petit homme de plume, un vrai jeu de rôle qui satisfera les délaissés!

François Nourissier, Les chiens à fouetter, Le Dilletante. 192 pages, 25 euros. Tirage : 2999 exemplaires.ISBN: 978-2-84263-178-9. Sortie le 26 août 2009