La France en panne de croissance : Christine Lagarde s’accroche à sa « fourchette », malgré l’INSEE…

 

Mais à quoi cela rime-t-il ? Pourquoi cette obstination de l’Elysée et du gouvernement à ne pas prendre au sérieux les études prospectives sur la croissance faites par tous les organismes et les experts indépendants ? La politique par l’incantation et la magie ? Le discours contre les faits ?  

Comme la plupart des économistes, qui ont récemment révisé à la baisse leurs estimations de croissance pour la France en 2007, pour ne plus tabler que sur une croissance comprise entre 1,8% et 2%, l'Insee abaisse ses précédentes prévisions. Désormais, compte tenu du trou d'air enregistré au deuxième trimestre (+0,3% contre +0,6% attendu), le PIB (produit intérieur brut) ne progresserait plus de 2,1% comme l'escomptaient initialement les experts de l'institut, mais de 1,8%.  Ce n’est pas réjouissant, mais C’EST.

Or que nous dit Mme Lagarde ? La ministre de l'Economie  a maintenu son objectif de croissance pour 2007 dans une fourchette de 2% à 2,5%. Interrogée sur les nouvelles prévisions de l'Insee, la ministre a répondu: "je suis toujours dans ma fourchette". Ce mardi, dans Les Echos, elle avait pourtant estimé  que la croissance française en 2007 serait "proche" de 2%.

Condition aggravante : Bien que révisée, cette hypothèse de croissance de l'Insee reste fragile."La crise financière constitue l'aléa majeur qui entoure ce scénario: si elle devait persister, le financement de nombreux projets en serait compromis et la croissance amoindrie à partir du quatrième trimestre", estime Éric Dubois à l'Insee. "A l'inverse, si les conditions financières se normalisent assez rapidement et que les promesses des enquêtes de conjoncture se matérialisent pleinement, la France pourrait croître plus rapidement que dans notre scénario".