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Signes

Publié le 02 août 2009 par Winston

-Petit exemple concret de ce que nous savons faire Diabolo. As-tu vu hier soir sur la TSR l’allocution du Président de la Confédération suisse Hans-Rudolf Merz pour la Fête nationale du 1er août ?

-Euh, oui Patron, mais je dois avouer que je n’ai écouté que d’une oreille, et puis j’étais en train de manger.

-Ce qu’il y avait à écouter ne présentait pas le moindre intérêt, mais je t’ai demandé si tu avais vu cette allocution, c’est là qu’était l’essentiel. Tu n’as rien remarqué de particulier ?

-Non Satanas, il y avait juste un paysage derrière lui et puis, ah oui, il y avait une bonne femme qui traduisait le discours en langage des signes pour les sourds, pardon, pour les malentendants, hi, hi, hi.

-Voilà l’essentiel Diabolo. La TSR (Télévision Socialiste Romande) est une de nos meilleures élèves. Au premier plan elle a mis une traductrice pour les sourds, Merz était relégué au second plan. A ton avis Diabolo, combien de sourds maîtrisant le langage des signes ont regardé cette allocution hier soir ?

-Je n’en sais rien, il devait y en avoir pas mal puisqu’ils ont mis une traductrice.

-Tu te trompes Diabolo, une fois de plus. Il ne devait pas y avoir plus de quelques dizaines de sourds comprenant le langage des signes devant leur écran hier soir, je ne parle évidemment pas des grands-mères dures de la feuille. Alors pourquoi ont-ils mis cette traductrice au premier plan alors qu’elle n’était utile qu’à quelques dizaines de personnes parmi quelques centaines de milliers de téléspectateurs potentiels, hein Diabolo, pourquoi ?

-Ben euh, parce qu’ils savent que c’est vachement important de ne pas discriminer les handicapés.

-C’est juste Diabolo, ils ont compris ça, mais aussi, en mettant cette traductrice au premier plan ils font comprendre, même inconsciemment au téléspectateur normal qu’il ne compte pour rien par rapport  aux handicapés et à ceux qu’ils appellent des «  victimes », qu’il doit s’effacer devant elles, que tout leur est dû et qu’il n’est qu’un salaud de privilégié. Il faut sans cesse leur rappeler qu’il y a plus malheureux qu’eux et, comme cela, ils ne se plaignent pas. C’est ce qu’on appelle la « solidarité ».

-C’est diabolique

-Je ne te le fais pas dire


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