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Poker gagnant

Publié le 08 août 2009 par Malesherbes

Au jeu, pour gagner gros, il faut miser gros. Mais quand on mise gros, on risque de perdre gros. C’est pourquoi, en règle générale, les joueurs veillent à ne pas dépasser certaines limites. Le problème, en matière de finance internationale, c’est qu’il n’existe plus de limites. Ainsi en septembre dernier, certains ont failli faire effondrer l’ensemble du système. Pour éviter cette catastrophe, les Etats ont dû intervenir pour éviter la faillite de certaines banques. Les joueurs imprudents n’ont pas été punis et, qui plus est, encouragés à recommencer. En effet, s’ils se contentent de jouer petit, ils risquent de perdre petit et ce sont eux qui subiront les pertes. Par contre, s’ils jouent gros, et perdent, les Etats interviendront et tous ces bons apôtres de la liberté du renard dans le poulailler verront leurs pertes mutualisées : les gains pour eux, à coup de primes et de bonus, les pertes pour les contribuables.

On pratique la spéculation comme des enfants qui s’amusent à jouer au poker avec des allumettes. Quand on ne risque rien de personnel, il n’y a plus aucun danger à bluffer. Devant la crise financière, notre matamore national fait force moulinets et en tance vigoureusement les responsables. En son absence, son éminente ministre de l’Economie vient de nous seriner qu’il importait de trouver des accords au niveau mondial. Qu’entends-je ? Moi qui avais compris que notre oracle avait tout réglé lors du G20 réuni grâce à son action éclairée !

Un billet de Louis-Jean Calvet, puis un numéro d’Arrêt sur images, m’ont fait découvrir Frédéric Lordon, un analyste financier qui nous change agréablement des augures qui plastronnent sur nos chaînes de télévision, augures qui résistent imperturbablement aux erreurs de prévision qu’ils accumulent. Vous constaterez ici,

dans un texte publié dans la foulée d’un article de septembre 2007 (vous avez bien lu, deux mille sept) dans Le Monde diplomatique, que ce n’est pas un reproche que l’on peut faire à M. Lordon.


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