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Partir, revenir...

Publié le 08 août 2009 par Feuilly

Partir, revenir...

Des blogues s'éveillent lentement, après quelques semaines d'assoupissement, tandis que d'autres ferment seulement maintenant, leur auteur préférant le mois d'août pour prendre quelque repos. Les plus courageux continuent même comme si de rien n'était, sans interruption, imperturbables.

C'est comme dans la vie, finalement, certains sont toujours là quand d'autres sont sur le point de partir ou sont déjà partis.

Sauf que dans la vie, c'est l'âge, le hasard ou la malchance qui détermine le départ.

Sauf que dans la vie on ne revient jamais pour recommencer ce qu'on a interrompu. Mais ce n'est pas grave, la machine tourne quand même et on s'aperçoit à peine de l'absence de ces personnes qui ont pourtant compté. Terrible vérité qui nous oblige à rester modestes, toujours, et à prendre conscience que tout est éphémère. 

Mais puisque Internet est différent et qu'on a la chance de revenir et de recommencer, il faudrait en profiter et écrire de belles pages pour nos lecteurs impatients. Mais l'écriture ne se commande pas, elle est par définition personnelle et c'est assurément pour soi qu'on écrit. Alors, gagné par la torpeur estivale, on se dit que rien ne presse, qu'il est bon de continuer à vivre au ralenti, sans trop d'efforts, et que goûter les choses est aussi bien que de les (d)écrire.

Paresse ou art de vivre ? Qui sait ? Bien malin celui qui pourra répondre à cette question. Cela revient à se demander si l'écriture est la quintessence de la vie. Certes, on ne peut pas vraiment vivre sans écrire, mais est-ce qu'écrire c'est vraiment vivre ? Qu'est-ce qui est mieux, se laisser guider par l'existence sans trop réfléchir ou au contraire montrer beaucoup de lucidité tout en se réfugiant dans l'imaginaire ? Dans le premier cas, on subit, on est passif, dans l'autre on est actif, on crée un monde, un monde à soi, avec des personnages de papiers qui évoluent dans des paysages inventés (ou du moins déformés par rapport à la stricte réalité). Alors, vaut-il mieux être passif dans la réalité ou actif dans un songe ?

La question, donc, est insoluble mais en fait elle n'a pas de sens puisque lorsque j'imagine une histoire et que je la raconte, c'est encore moi qui m'exprime. Pour le dire autrement, c'est le génie humain de la pensée et des sentiments qui se manifeste ainsi, dans ces écrits pourtant inventés (comme il pourrait se manifester dans n'importe quelle autre activité). Le paradoxe, c'est que je ne serais donc vraiment moi-même que lorsque je quitte la stricte réalité pour aborder un monde créé par moi, un monde de rêves et de douleurs dans lequel je parviens à exprimer si pas tout mon être, du moins une partie de celui-ci.

Que voilà de graves réflexions, qui ne conviennent guères à cette période estivale. Aussi est-il préférable d'attendre encore un peu pour reprendre la plume et rouvrir ce site. Il convient de savourer le temps retrouvé de la lecture et de poursuivre ma rêverie intérieure. Internet est un outil magnifique, mais il est chronophage. A parler, écrire et dialoguer sans cesse on en oublierait les livres et le grand silence qui les entoure, quand on est seul à tourner les pages. J'ai besoin de ce silence et de cette rencontre avec moi-même. Après, seulement, peuvent venir l'écriture et les conversations à son sujet. Il ne faut pas brusquer les choses, jamais, mais se laisser porter par sa vérité intérieure.

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