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Music for strange glam fans

Publié le 05 juillet 2009 par Georgesdimitrov

brian-eno-776684Dans le genre “éminence grise du rock”, difficile de faire plus essentiel que Brian Eno. Né en 1948, l’homme-orchestre a été tour à tour chanteur, claviériste, arrangeur, producteur et collaborateur de groupes aussi essentiels et variés que les Talking Heads, U2 ou Ultravox. Sa première incarnation artistique est évidemment glam : en 1971, il se joint à la légende Roxy Music en tant qu’ingénieur du son et grand manitou du synthétiseur EMS VCS3. C’est alors l’époque du Londres à paillettes, où les précieux sons torturés du musicien (ainsi que ses extravagants costumes de scène !) font merveille. Un succès moyennement apprécié par le chanteur-diva Bryan Ferry… Après deux ans de collaborations houleuses, le divorce des deux “Briyans” est consommé et Eno s’installe en solo.

S’il est toujours encore très actif aujourd’hui, les années 1970 furent évidemment un terrain de jeu privilégié pour Brian Eno. De Londres, il passera notamment par l’Allemagne, cosignant avec David Bowie les étranges morceaux de la fameuse trilogie berlinoise (Low-Heroes-Lodger), et par New York, où ses expérimentations avec divers groupes du Lower East Side auraient donné naissance au mouvement no wave. Ajoutons également à ce palmarès un intérêt marqué pour une musique dite “savante”, minimaliste et exigeante, allant de l’ambient (le judicieusement intitulé Music For Airports en 1978) au classique contemporain (diverses collaborations avec Philip Glass). Bref, une carrière remarquable basée sur la recherche et l’avant-garde.

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Nous nous intéressons aujourd’hui au Brian Eno de l’après-Roxy Music, un musicien avide d’expérimentations mais toujours contaminé par l’étincellante pop glam de ses anciens comparses : cela donne le génial et tordu Here Come The Warm Jets, première parution solo de notre génie en cette belle année 1974. Féru d’expériences inédites, Eno fit le pari artistique de réunir autour de lui seize guests stars (dont des membres de King Crimson et évidemment de Roxy Music), tout d’abord choisis pour leurs “incompatibilités musicales” (!) mais apportant chacun leur touche personnelle aux multiples couches sonores de l’album. Musicalement, c’est du glam, mais du glam terriblement expérimental. La voix du chanteur novice change de texture à chaque morceau et les textes, volontairement cryptiques, s’inspirent de l’écriture automatique. Here Come The Warm Jets est un disque fascinant, chef-d’œuvre pour les puristes mais aussi étrangement méconnu. Ce patchwork d’influences et de sons inédits n’a pourtant pas vieilli d’une ride : ovni musical en 1973, il l’est toujours plus de trente ans plus tard… Étrange entreprise que celle de faire un choix parmi les titres d’une oeuvre très entière, mais dont l’on retiendra pourtant la légèreté pop de Cindy Tells Me, l’étrangeté nasillarde de Baby’s On Fire, les rythmes disparates jusqu’au vertige de Dead Finks Don’t Talk ainsi que l’approche rock plus radicale de la chanson-titre.


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