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Zone grise

Publié le 30 avril 2009 par Georgesdimitrov

graulp1Terminons le mois d’avril avec Grauzone, un autre groupe lié à la Neue Deutsche Welle (voir notre post précédent sur D.A.F.). En effet, bien qu’ils soient d’origine suisse, le choix de la langue allemande comme véhicule d’expression et l’instrumentation très froide et robotique de leur musique placent sans hésitation ce groupe au sein de la mouvance NDW. Fondée en 1981 par les frères Martin et Stephan Eicher, la formation publie un premier single intitulé Eisbär (”Ours polaire”) : c’est un hit instantané et la popularité de la chanson est telle (on la retrouve sur près de 40 compilations différentes) qu’elle a obscurci le reste de la production de Grauzone et les a effectivement relégués au rang de one-hit wonder.

On gagne toutefois à explorer plus avant la création musicale du groupe qui, bien qu’inégale, renferme plusieurs titres dignes d’intérêt. Nous vous présentons ainsi aujourd’hui deux pistes tirées de leur unique album éponyme Grauzone (1981) : Film 2 et Wütendes Glas. Notons au passage que la chanson Eisbär n’apparaissait pas originalement sur l’album, mais a été rajoutée lors d’une réedition en 1991; ces deux parutions étant aujourd’hui discontinuées, les amateurs peuvent se procurer la musique de Grauzone sur Die Sunrise Tapes (1998), une compilation réunissant plus ou moins l’ensemble de leur oeuvre, albums et singles compris. Wütendes Glas (littéralement – “Le verre en colère”) est une chanson énergique avec un côté beaucoup plus rock, qui aurait pleinement mérité le statut de single. Comme chez D.A.F., la ligne de basse robotique contraste ici avec un chant assez agressif. Prêtez aussi l’oreille aux multiples percussions saturées d’effets de delay qui ponctuent le centre de la chanson et font office de “solo”, la réalisation en est remarquable d’inventivité et de dynamisme. Quand à Film 2, il s’agit d’une pièce instrumentale hautement répétitive où les différents instruments et bruits se superposent en couches successives, apparaissant et disparaissant progressivement au gré de subtiles variations de volume. Il en résulte un effet sombre et lancinant d’une puissance surprenante vu de l’économie de moyens.


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