Ammann, éditeur historique de Zurich ferme ses portes

Pas de discriminations : vous avez beau être éditeur suisse germanophone, les difficultés du marché sont les mêmes et valables également pour la partie francophone du pays, comme nous le signalait avec justesse un lecteur.
Ainsi, l'éditeur de Zurich Ammann a annoncé la fin de son activité à compter de juin 2010. Pour Egon Ammann et Marie-Luise Flammersfeld, qui ont fondé la maison, il est temps de céder à leur âge - 68 ans et 60 ans - et de passer la main.
Simplement, aucun repreneur ne s'est présenté, en regard des difficultés aujourd'hui rencontrées par le secteur en Suisse. Voilà 30 ans, se souvient Michel Moret, des Éditions de l'Aire, le soutien à la culture était fort différent et aujourd'hui, un jeune souhaitant se lancer dans l'aventure ne rencontrerait pas les appuis financiers d'alors.
À compter du 30 juin, donc, ce sera la fin, alors que depuis 1981, la maison Ammann, à qui l'on doit notamment la découverte de Thomas Hürlimann - ou la traduction d'Éric-Emmanuel Schmitt - avait fait plus que sa place dans cet univers. Mais maintenant, les revenus baissent et en l'espace de trente ans, on a le temps de se sentir un peu plus fatigué et moins armé pour faire face aux difficultés économiques.
En somme, on s'arrête avec prudence... Dans Le Temps, on rapporte des messages d'incompréhension de la part d'autres éditeurs, pour qui il semble invraisemblable que rien n'ait pu être fait pour qu'Ammann continue sa route. « Il est difficile de croire que la recherche de passionné soit restée vaine », commente ainsi la NZZ. De fait, si l'on est bien tourné vers des solutions pour faire perdurer la société, « aucune n'avait le profil adéquat », explique le directeur de la maison.
Désormais, il faut s'occuper des auteurs...