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Extrait du discours d'investiture de Sassou Nguesso

Publié le 15 août 2009 par Richman

Je le publie ici surtout pour sauvegarder ces paroles fortes, afin qu'elles servent de repere à ce que nous verrons. Quelqu'un à coté de moi a dit: "Que le chien ne change jamais sa maniere de s'asseoir". Peut être mais ce ne sont pas des chiens qui gerent le Congo. J'ai appris que seuls les imbéciles ne changent pas. Je veux croire et juger au fil du temps. Extrait.


Mes chers compatriotes,
Vos souhaits et exigences ainsi exprimés constituent, sans aucun doute, les principaux enjeux du septennat qui s'ouvre ce jour.
Ayant bien pris la mesure de ces enjeux, en décidant de me porter candidat à la présidence de la République, j'ai élaboré le projet de société, le « Chemin d'avenir », en réponse à votre forte demande.
En ces instants solennels, nous pouvons réaffirmer que le chemin qui mène au Congo de demain, au Congo nouveau, a déjà été tracé. Et vous, vous l'avez massivement approuvé dans les urnes le 12 juillet dernier.
Les solutions que je préconise pour donner suite à vos nouvelles attentes sont donc connues.
Je voudrais toutefois insister ici sur la portée de quelques-unes d'entre elles.

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Chacun sait que le combat supérieur, en ces temps de paix, consiste en la lutte contre la pauvreté, contre le sous-développement en général. C'est pour cela qu'à la pauvreté et au sous-développement, j'entends opposer la modernisation et l'industrialisation du pays.
Moderniser le Congo, c'est le libérer des contraintes de tous genres qui l'empêchent d'avancer au bon rythme sur le chemin du mieux-vivre et du mieux-être de ses citoyens.
Moderniser le Congo, c'est faire admettre et adopter par les Congolais des comportements plaçant le travail au cœur des priorités collectives et individuelles ; des comportements articulant liberté et responsabilité, propriété privée et solidarité ; des comportements de bon esprit civique et patriotique, d'acceptation de l'autorité impartiale de l'État et de lutte contre l'injustice, l'arbitraire et autres favoritismes.
Moderniser le Congo, c'est augmenter et mieux équiper les structures éducatives à tous les niveaux (primaire, secondaire et supérieur), multiplier les écoles d'excellence pour former des élites, généraliser l'usage des nouvelles technologies de l'information et de la communication dans l'enseignement supérieur et les introduire dans les cycles primaire et secondaire, promouvoir la formation qualifiante et l'apprentissage.
Moderniser le Congo, c'est également faire passer le taux des enfants ayant accès à l'enseignement primaire de 80% aujourd'hui à quasiment 100% en 2016.
Moderniser le Congo, c'est renforcer l'offre de santé en construisant et en équipant, comme il se doit, des hôpitaux, des dispensaires et autres centres de soins intégrés partout où besoin est ; c'est refonder la sécurité sociale pour qu'elle profite à tous, notamment dans les circonstances de la maladie et de la perte du revenu principal ; c'est apporter l'eau et l'électricité à l'ensemble de la population ; c'est protéger l'environnement, améliorer le cadre de vie et les lieux des activités collectives en rénovant et en assainissant nos villes et villages.
Moderniser le Congo, c'est le doter de très bonnes infrastructures nouvelles : routes nationales et départementales, routes d'intégration régionale, nouveaux ports et aéroports, voies ferrées et voies navigables. C'est la poursuite de la "municipalisation accélérée" et des grands travaux structurants entrepris lors du précédent septennat.
Moderniser le Congo, c'est améliorer sans cesse sa gouvernance et tous les instruments de sa puissance publique, notamment la justice, la force publique et la diplomatie ; c'est rénover en profondeur l'administration publique, la décentraliser effectivement et au mieux afin qu'elle devienne le catalyseur du développement local.
Les préfets, les présidents des conseils départementaux et les sous-préfets doivent désormais jouer effectivement leur rôle conformément aux lois et règlements de la République. Dans cette optique, ils doivent faire évoluer leur action du confort des bureaux à l'activité de terrain afin de mieux impulser le développement.
Mes chers compatriotes,
Je lie la modernisation à l'industrialisation parce qu'industrialiser le pays, c'est la solution appropriée à l'épineux problème du chômage avec son corollaire la pauvreté ; c'est la plus sûre garantie de création des emplois.
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Industrialiser le Congo, c'est l'assurance de la croissance renouvelée s'accompagnant de changements quantitatifs et qualitatifs pour le pays et ses habitants.
Industrialiser le Congo, c'est tout simplement assurer son développement. Ne dit-on pas des pays fortement industrialisés qu'ils sont aussi les pays les plus développés du monde ?
Je vous propose, mes chers compatriotes, que nous travaillions ensemble à industrialiser notre pays principalement par :
- premièrement, la mécanisation de l'agriculture, la mise en production de kilomètres carrés des terres arables avec des techniques modernes et la création des industries agro-alimentaires ;
- deuxièmement, la création, dans le pays, des filières industrielles de transformation de ses principales ressources naturelles, notamment le pétrole et le bois ;
- troisièmement, la production nationale des biens dits manufacturés comme les ustensiles, les textiles, les médicaments génériques, les différents objets de toilette et autres produits couramment consommés dans notre pays ;
- et quatrièmement, enfin, la création des zones économiques industrielles qui se spécialiseront dans des exportations diverses.
Mes chers compatriotes,
Ainsi vous est restitué, dans les grandes lignes, le « Chemin d'avenir », qui est appelé à faire passer le Congo de l'espérance retrouvée à la prospérité soutenue. C'était la vision d'un candidat. C'est désormais le projet de tout le pays. C'est votre projet.
L'avènement du nouveau Congo auquel nous aspirons tous dépend, sachez-le, de votre engagement et de votre détermination à accompagner la mise en œuvre des ambitions révélées dans le « Chemin d'avenir ». Le Congo de la deuxième décennie du troisième millénaire sera ce que vous voudrez qu'il soit. De par votre comportement, votre intelligence et votre effort, vous engendrerez ce nouveau Congo, havre de paix et de prospérité pour tous.
Mais alors, pour qu'il en soit ainsi, changez donc de mentalités. Laissez choir à jamais les mentalités d'assistés, de profiteurs, de personnes en quête perpétuelle de passe-droits et autres facilités. Adoptez des comportements nouveaux et dignes. Adonnez-vous désormais à la rigueur du gain mérité et non aux délices trop faciles et honteux de la magouille. Convertissez-vous à la religion du travail bien fait. Visez tous et pour tout l'excellence. Jetez bas la médiocrité, la tricherie et toutes les autres anti-valeurs.
Je ne surprends personne en affirmant qu'en dépit de nos efforts multiformes, notre pays n'est pas encore, hélas, exempt de corruption, de concussion, de fraude, de détournement de deniers publics et d'autres actes tout autant répréhensibles que néfastes à l'accomplissement du bonheur collectif.

Ici, ce sont les gouvernants qui sont interpellés. Qu'il soit clair pour tous que le peuple ne veut pas et ne doit pas être conduit sur le « Chemin d'avenir » par des dirigeants sans scrupule ni vertu. De même que le peuple ne veut plus et ne doit plus être mené par des hommes qui ne donnent pas le meilleur d'eux-mêmes pour le servir.
Parmi les premières attentes de notre peuple, il y a l'espoir que s'arrête rapidement la dérive morale qui est en train de gangrener notre société.
Je veillerai donc avec davantage de rigueur à ce que les personnes que je nomme aux différentes fonctions d'État soient exemplaires et de bonne éthique, capables de faire respecter, au nom de l'autorité impartiale de l'État qu'elles incarnent, les lois et les règlements de notre pays. Tout manquement, toute faiblesse m'amènera à en tirer les conséquences. Telles sont aussi les exigences du « Chemin d'avenir ».

*****

Les présidents du Mali, du Bénin, de la Guinée Equatoriale , d’Angola, de la Namibie, du Burkina Faso, du Cap Vert, du Tchad, de la Centrafrique, de la République démocratique du Congo (RDC) , du Togo et du Burundi ont fait le déplacement de Brazzaville pour assister


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