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Loi des rendements décroissants

Publié le 17 août 2009 par Christophefaurie

Une caractéristique des avocats du libéralisme économique, c’est que leurs actes démentent leurs théories. De même que le marché (la bourse) ne se comporte pas comme un marché de livre d'économie (plus une action monte, plus on l’achète, et inversement), la loi des rendements décroissants ne s’applique pas à Goldman Sachs. Goldman Sachs gagne toujours plus (Dr Strangelove and Mr Goldman Sachs). Et Goldman n’est pas le seul : comme Scarface, l’entreprise américaine semble dire « The sky is the limit ».

Comment expliquer ce paradoxe ? Réflexions aléatoires :

  • L’économiste Frank Knight dit que la loi des rendements décroissants doit être vraie, sinon tout l’édifice des sciences économiques s’effondre. En effet, c’est parce que les rendements décroissent que tous les facteurs de production ne sont pas égaux, que l’un est meilleur qu’un autre et qu’on peut le choisir. Autrement dit, c’est une loi qui fait l’hypothèse de l’individualisme.
  • Par conséquent, il est possible qu’elle ne s’applique pas parce que nous ne sommes pas dans un contexte individualiste mais social. La particularité de la société est 1) que les individus ne suivent plus leur instinct, mais les règles du groupe 2) que le groupe donne à l’homme, sans effort, accès à des ressources inaccessibles à ses capacités individuelles.

Il ressemble à un piéton qui entrerait dans une voiture, et qui ne serait plus contraint par ses limites propres. Et qui, parce qu’il aurait trouvé un moyen d'éviter les radars (cas de Goldman Sachs), se croirait pouvoir pousser sa vitesse à l’infini, de ce fait terminant dans un platane.

La faiblesse de la société est que son système de règles a des failles ; qu’on peut en pousser certaines à l’absurde, si d’autres ne sont pas en permanence inventées pour l’éviter. La limite sociale n’est pas la capacité individuelle, mais celle du groupe (la voiture dans l’exemple), groupe qui, soumis à l'absurde du traitement Goldman Sachs, se disloque.

J’en reviens au parallèle entre économie et cancer. Est-ce parce que la cellule suit elle aussi les règles du groupe, et plus les siennes propres, qu’elle n’est pas limitée par ses limites naturelles et part à la conquête de l’espace ?

Conjectures vaseuses ?

Compléments :

  • KNIGHT, Franck H., Risk uncertainty and profit, Dover, 2006

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