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Whisky et Paraboles - R. Bouchard

Par Celsmoon

Whisky et Paraboles - R. BouchardQuatrième de couverture
« De quel calvaire suis-je donc descendue pour tout vendre d’un coup ? Et fuir pendant des jours, des jours et des jours. Vouloir oublier. Et de fuites en aiguille. Tellement de brouillards qui dansent. Des lambeaux de souvenir sur la cime des arbres à 40 %. Et. »
Une jeune femme du nom d’Élie quitte tout pour aller s’installer au fond des bois. Elle veut tourner la page, refaire sa vie, recommencer à zéro. Mais voilà, il y a les autres, ses nouveaux amis de la place, musiciens et musiciennes tous plus singuliers les uns que les autres. Il y a surtout Agnès, une enfant battue de huit ans qui s’attache à elle surle- champ. Élie parviendra-t-elle, grâce à eux, à se pardonner ses erreurs passées, à commencer un nouveau chapitre de sa vie ?
Whisky et paraboles est le journal d’Élie qui s’y exprime avec la plus grande liberté. En triturant les mots, en bousculant les phrases, elle cherche à exorciser les vieux démons de l’immobilisme, du prêt-à-penser et de la parole toute faite.
Mes impressions
J'ai reçu la semaine passée un petit colis du Québec... un petit colis d'anniversaire.
Dedans se cachait un livre qui n'aurait sans doute jamais atteri dans mes mains si Abeille n'avait pas pris soin de m'envoyer son exemplaire.
J'ai lu ce premier roman d'une traite, d'un souffle.
Une fois que l'on commence, on ne peut s'en détacher.
Sous forme d'un journal, Elie nous livre ses angoisses, ses désirs, son amour pour cette enfant meurtrie.
L'écriture est significative dans sa forme, suivant souvent les codes du langage oral.
J'ai entendu à plusieurs reprises l'accent Québécois par le rythme des phrases.
La narratrice finit rarement ses phrases; Richard, son gros gras grand voisin, passe son temps à jurer; Amorosa, Agnès la petite, répète les phrases qui l'interpellent; Manu, l'Amérindien utilise le langage des sages, fort de métaphores.
Il y a d'autres personnages, chacun d'entre eux est une histoire.
Je m'aperçois en rédigeant ce billet qu'il est difficile de parler de ce roman tant il vient piocher en vous, un vécu qui vous est propre, et vous emporte comme un personnage de plus dans l'histoire d'Elie.
Notre narratrice cache un secret qui la dévore mais qui ne dévore pas le lecteur, non qu'on ne devienne pas curieux mais ce que l'on souhaite , c'est qu'elle soit enfin libérée...
J'ai aimé le rôle du conteur, tout le sens que prend ce personnage sans nom.
Il détient les mots, il détient la fin et c'est pour cela qu'il ne dit rien.
Cette fin, ce n'est pas à lui de nous la conter mais à Elie.
Une quête de soi entre alcool et paraboles, un moment dépouillé.
On entend la musique courir entre les pages, cette langue débordante de musicalité, de mots pansements.


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