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Immigration: l'hypocrisie au pouvoir.

Publié le 16 août 2009 par Juan

Eric Besson avait clos sa saison par une touche d'ouverture, en réunissant les associations d'aide aux sans-papier fin juin. Puis, la semaine dernière, il fait réquisitionner des douches dans le Nord pour assurer un minimum d'hygiène aux clandestins du coin. Il faut dire que les associations locales alertent le ministre depuis des mois. Un médecin tire la sonnette d'alarme: la gale, cette maladie de la saleté ultra-contagieuse, est de retour aux environs de Calais !

Echec en compassion

Eric Besson, donc, joue la compassion. Patatras ! Mercredi dernier, la Ligue des droits de l'Homme l'accuse ouvertement de ne pas respecter la convention de New York du 26 janvier 1990 sur les droits de l'enfants en matière de détention d'immigrés mineurs. La France n'a pas le droit de priver de liberté des enfants. Besson répond maladroitement que c'est la faute des parents, et que la même Convention impose de ne pas séparer les familles. Mieux, "certains centres de rétention administrative spécifiquement aménagés à cet effet, pour recevoir dignement des parents accompagnés de leurs enfants" selon le ministre. La Défenseure des Enfants, Dominique Versini, ancienne secrétaire d'Etat du président Chirac, lui suggère une solution très simple, applaudie par tous : l'assignation à domicile plutôt que la détention. Pourquoi donc aller rafler des familles à leur domicile ? La politique du chiffre est montrée du doigt. Les quotas d'expulsions à atteindre chaque année, et cette année encore, contraignent les polices de France à interpeller des sans-papiers.
75 000 arrestations par an ?
On souvient d'une question d'Audrey Pulvar, journaliste alors à France 3, à Nicolas Sarkozy, au début de 2008: combien faut-il d'interpellations pour atteindre l'objectif annuel d'expulsions d'immigrés clandestins ? Le président français l'avait mal pris. Et cela avait valu à la jolie journaliste une réputation d'inflexible. Depuis, nous pouvons estimer la réponse, et comprendre le malaise présidentiel de l'époque. Les Centres de Rétention Administratifs et autres lieux de relâchent près de 60% des "retenus". Donc pour expulser 30 000 clandestins, il faut statistiquement interpeller 75 000 personnes chaque année. Si l'on retranche près de 15 000 expulsions sur l'île de Mayotte, le score tombe à 38 000 arrestations annuelles, soit une centaine interpellations à réaliser chaque jour, samedi et dimanche compris !
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