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Jean Jaurès

Par Viviane Michel

Le cours Jean Jaurès va de la porte de la République jusqu'à la rue de la République qui est dans son prolongement.

C'est la seule rue de la ville qui porte le nom de "cours".
La porte de la République située en face la gare fut percée en 1855 ; son caractère pseudo-médiéval est dû au style de Viollet-Leduc. De cette porte neuve jusqu ‘à l’ancienne rue de la Calade (aujourd’hui Joseph Vernet) fut tracé le premier tronçon de ce nouvel axe pour ce nouvel Avignon qui se voulait moderne et qui avait tendance à oublier son riche passé.

Voici comment Paul Manivet parlait de cette rue en 1913 dans son Recueil « Rues d’Avignon »:

Le cours

Voici le cours avec ses platanes nombreux
Caserne, hôtels, cafés que prolongent les tables
Sur les trottoirs brûlants, oasis délectables
C’est là que gesticule et muse un peuple heureux.

 Rendez-vous journalier des rentiers, des notables
Loin des bureaux malsains et des casiers poudreux
Des jeunes gens commis et clercs causent entre eux
De leurs amours et des potins inévitables. 

 Auprès de la nourrice aux longs et clairs rubans
Les vieux de Saint-Louis s’affalent sur les bancs
Les marchands de gâteaux circonviennent les mères. 

 Ce bruit de voix, de pas, ce spectacle mouvant
De promeneurs qui vont devisant et riant
Endorment les douleurs et bercent les chimères. 

Le 29 juin 1854 est la date du premier départ d’un train de voyageurs allant vers Paris. Il fallait alors aux avignonnais et visiteurs de la cité des papes une avenue qui relie directement la gare à la place de l’Horloge. La rue nouvelle prit le nom de cours et rue Bonaparte car Napoléon III avait approuvé le plan général des travaux que lui avait soumis Paul Pamart, alors maire d’Avignon en juillet 1855 (voir détails dans la « rue de la République »).

Actuellement, au moment de l’écriture de cette page, des travaux importants pour une aire de stationnement souterrain défigurent le cours Jean Jaurès. Dès la fin de ces travaux, nous pourrons voir les statues de Jean Jaurès et du Maréchal De Lattre de Tassigny sur l’esplanade devant la Cité Administrative.

La Cité Administrative, à droite de la rue, s’est installé dans les anciens locaux de la caserne Hautpoul (du nom de deux généraux de l’Armée Française).

À gauche au début de la rue et faisant face à la Cité Administrative, se trouve la Chambre de Commerce.

Plus loin sur la gauche à l’emplacement de la Banque Chaix, se trouvait autrefois l’hôtel Crillon, très bien placé pour accueillir les voyageurs descendant du train. Un magnifique jardin intérieur faisait la beauté et la réputation de cet hôtel très renommé. Cet hôtel a fonctionné jusqu’au début du XXe siècle à cet endroit.

Nous voyons ensuite le square Agricol Perdiguier englobant les vestiges du cloître Saint-Martial  dont l'entrée se situe rue Henri Fabre.

En face du jardin, le cinéma le Palace, a pris place dans l’ancien bâtiment l’Eden dans le style art nouveau, qui fut tour à tour théâtre, café, puis est devenu le cinéma qu’il est encore aujourd’hui.

La Poste (ou plutôt les Postes ou les PTT) se trouvait là où se trouve maintenant et depuis longtemps, l’Office du Tourisme d’Avignon. Cette page du passé est restituée sur quelques anciennes cartes postales représentant le départ des facteurs côté rue Henri Fabre.


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