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Jocelyne Godard : "Dans les plis du kimono"

Par Schlabaya

Jocelyne Godard : Quatrième de couverture : "Epouse de Minamoto Yoritomo, qui devint le premier shogun du Japon en 1192, Masako dut tout au long de sa vie faire et défaire ses plans, aimer et haïr, allumer des intrigues à la Cour, sauvegarder ses droits et sa liberté.

En cette époque troublée de Kamakura, des combats sanglants opposent le clan des Taïra et celui des Minamoto pour la conquête du pouvoir. Masako soutient son époux jusqu’à prendre elle-même les armes. Mais elle doit aussi défendre sa place et son rang face aux femmes qui viennent sans cesse jouer de leurs charmes dans les plis de leurs kimonos. Voici donc le roman de cette figure célèbre de l’histoire du Japon, une femme brillante, avisée et énergique qui incarna jusqu’au bout les valeurs guerrières et le triomphe de son clan, ouvrant ainsi une longue dynastie de samouraïs qui durera des siècles."

L'existence de Masako, l'héroïne de ce roman, est tout entière vouée à deux passions : son époux, qu'elle idolâtre, et sa propre ambition, qui est immense. Étant une femme, et vivant dans le Japon de l'époque féodale, elle ne peut chercher à assouvir celle-ci qu'à travers son seigneur et maitre et les enfants issus de leur union.

À seize ans, elle refuse le mariage arrangé pour elle par son père, et s'enfuit en compagnie de sa nourrice et de sa suivante, bien décidée à délivrer celui qu'elle aime, un valeureux guerrier fait prisonnier dans une île par le clan Taïra, qui tient la nation nippone sous son joug. Aidée par quelques moines, elle parvient à le faire évader, l'épouse, et décide d'en faire le premier shogun du pays, allant jusqu'à rédiger elle-même les statuts de cette fonction de chef militaire du Japon. Ensemble, ils montent une armée, galvanisent les troupes, et prennent part aux combats qui les opposent aux Taïra... avant d'en découdre avec leurs propres alliés. Des enfants naissent, mais Masako n'en continue pas moins à lutter sur tous les fronts : elle éloigne les rivales gênantes, prend une part active aux conflits opposant Yoritomo à ses frères, place des espions partout, se rend à la Cour impériale afin de plaider la cause de son clan et celle de son époux... Une véritable femme de pouvoir, dont les sentiments maternels pèsent finalement assez peu en regard de son ambition ! L'amour dévorant qu'elle éprouve pour son mari est cependant la grande affaire de sa vie... Ce fait est d'autant plus remarquable que lui-même ne possède pas de grandes qualités comme stratège ou comme chef de guerre, et qu'il ne serait jamais parvenu à devenir shogun sans la détermination de son épouse ! Sans grande envergure, il se contenterait pour sa part de profiter des prérogatives qui s'attachent à son rang de fils aîné d'une grande famille,  de s'entourer de jolies femmes, et se s'attribuer sans vergogne les victoires militaires et la concubine de son frère Yoshitsune !

Ce n'est pas un couple très sympathique dont Jocelyne Godard retrace l'existence , on l'aura compris. Mais, en s'inspirant de l'histoire du premier shogun du Japon, elle a su redonner vie à toute une époque (à cheval entre le XIIème et le XIIIème siècle), et brosser le portrait d'une femme hors du commun. On n'aurait pas envie de lui ressembler, pourtant elle n'est pas pire que bon nombre de nos dirigeants, hommes ou femmes...


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