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Un bout de canal

Publié le 21 août 2009 par Zappeuse

Redim-1Balade à Castets-en-Dorthe (Gironde), août 2009

C’était au début du mois d’août, peu de temps avant notre migration vers la Provence. Le temps était un peu comme aujourd’hui : bas de plafond, vaguement orageux, très doux voire chaud. Une balade simple, sur un chemin de halage, nous semblait bienvenue.
Le village de Castets-en-Dorthe, à une cinquante de kilomètres de Bordeaux, un peu au-delà de Langon quand on longe la Garonne, a ceci de particulier qu’il est le point de départ (ou d’arrivée, tout dépend d’où on part) du Canal des Deux Mers qui relie l’Atlantique via le port du Verdon et la pointe de Graves, à la Méditerranée via l’étang de Thau, près de Sète. La partie “Canal du Midi”, de Toulouse à la Méditerranée, est l’œuvre de Pierre-Paul Riquet, qui l’a conçu et fait creuser au XVIIè siècle.

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La partie qui nous intéresse ici porte un nom moins poétique : Canal latéral à la Garonne. Ce tronçon de 195 km, qui va de Toulouse à Castets-en-Dorthe, est plus récent. Après de multiples tergiversations, le canal est enfin mis en eau en 1848 entre Toulouse et Agen. Néanmoins, l’engouement n’est pas au rendez-vous : il est même question, pendant un temps, de combler ce peu de canal pour y faire rouler les trains. Le canal est néanmoins achevé en 1856.
Et aujourd’hui ? ce canal a essentiellement une vocation touristique. On est très loin des canaux à grand gabarit qui accueillent barges et péniches dans le nord et l’est du pays. C’est un tout petit canal, tout mignon à
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l’ombre de ses grands arbres. Les écluses de Castets sont encore opérationnelles mais de moins en moins utilisées : quel plaisancier occasionnel, grimpé sur sa pénichette de location qui teuf-teufe à 3 ou 4 km/h aurait l’audace de passer côté Garonne ? C’est que la fille est aussi sournoise et traîtresse que le canal est calme et prévisible.

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Les activités économiques qui faisaient en partie vivre Castets sont à l’abandon : un ancien bâtiment, peut-être une minoterie, est aujourd’hui fort délabré, même si sa masse encore imposante marque le paysage. Certains bateaux, arrivés là par la Garonne, ont littéralement pris racine. Je pense ainsi au rafiot rouillé immatriculé au Guilvinec : oserais-je dire que La Torche n’a plus la flamme ?
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A côté de cela il y a quelques jolis bateaux, péniches d’habitation ou en location, ainsi qu’un bistrot-resto sur ce qu’on appelle pompeusement “le port”. L’ensemble laisse une impression d’abandon relatif, voire de désespoir si le temps est à la pluie. Et pourtant … des mômes pêchent les poissons-chats et ça les fait bien rire, des familles se baladent, le parcours “vélo” est même assez tentant.


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