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Ce socialisme qui sent mauvais

Publié le 09 octobre 2007 par Argoul

There is, in France, a part of the Left wing which is using of Stalinist methods. Far from assuming any debate in Parliament, the way is to intimidate as the old Roman Catholic Church was doing during Inquisition, and as Stalin was demanding during the 50s’. This is not an adult label for democracy, in the same time as the Left wing would be the only one to be quite ‘democratic’!

Selon ‘Le Monde’, « Lors du conseil national de l’UMP samedi, François Fillon a estimé que les polémiques entourant l’amendement ADN avaient “grossi jusqu’au ridicule un détail” pour finalement masquer “l’essentiel” de la loi sur la “maîtrise de l’immigration”. » Un détail, selon Littré – la référence de la langue française – est « une partie d’une chose ». La proposition d’utiliser des tests ADN est issue d’un amendement parlementaire, elle ne figurait pas dans le projet de loi original : il s’agit donc bien d’une modalité particulière et non pas de l’essentiel. M. Fillon est donc parfaitement fondé à appeler cela « un détail ».

Trois choses me gênent, dans cette « polémique » dont seuls les Français ont le ridicule :
1. qu’un parti ose s’arroger le monopole de la Vertu,
2. qu’il préfère l’intimidation intellectuelle au débat démocratique,
3. et le mensonge théâtral à l’analyse critique des arguments.

1. Le mot « détail » n’est pas un détail de cette polémique sciemment créée puis entretenue par les professionnels du battage médiatique. Il s’agit de remémorer ce que Jean-Marie Le Pen avait dit sur les chambres à gaz, “détail” de l’histoire de la Deuxième guerre mondiale. La mémoire est positive lorsqu’elle donne de la profondeur au présent et rend conscient des enjeux ; elle est un ressassement sénile lorsqu’elle se contente de répéter, de radoter, de rendre mimétique présent et passé. Surtout lorsque soi-même on se « pose » en Professeurs de Vertu, aptes de par droit divin ou marxisme « scientifique » à donner des leçons à tout le monde. La vertu, ça se prouve en acte, ça ne se décrète pas.

2. Dans la plus pure tradition stalinienne, un certain socialisme veut régenter les mots. Ainsi, il serait désormais « tabou » d’utiliser le mot « détail » dans quelque contexte que ce soit. Déconsidérez l’adversaire, disait l’ex-séminariste géorgien, braqueur de banques à ses heures et devenu, par procès d’intentions et fusillades « officielles », le Dictateur. Amalgamez, il en restera toujours quelque chose, enseignait son maître Goebbels, qui savait y faire. Malraux l’avait fort bien analysé dans son ‘Adresse aux intellectuels’ du 5 mars 1948 : « Ce qu’il faut pour ce mode de pensée, ce n’est pas que l’adversaire soit un adversaire, c’est qu’il soit ce qu’on appelait au 18ème siècle : un scélérat. Le son unique de cette propagande est l’indignation ». Comment peut-on honnêtement assimiler la contribution d’un amendement parlementaire au négationnisme de la Shoah ? C’est comme si l’on avait comparé Ségolène Royal à Adolf Eichmann lorsqu’elle avait préconisé de faire encadrer les jeunes délinquants par l’armée. C’est aussi grossier, aussi inexact et issu du même terrorisme de la pensée. En bref le degré zéro de l’intellect, ce que j’ai appelé la « pensée gros bras ». Le français a un mot pour ça : « une infamie ».

3. Il y a tout un courant socialiste aujourd’hui, au PS, qui n’a rien d’autre à dire en politique. Un courant nauséabond qui préfère les règlements de compte aux débats, accuser l’autre plutôt que de se remettre en cause, trouver un bouc émissaire médiatique au lieu de refonder la politique ! A quand une proposition de loi « mémorielle » visant à sanctionner toute utilisation d’une liste de mots fléchés ? Alors qu’au contraire, dans une démocratie adulte, aucun sujet ne doit être tabou. Le Parlement est là pour susciter les arguments des uns et des autres et en débattre pour, à la fin, conclure publiquement. Je trouve justement que, sur ce sujet sensible de la biologie des identités, Assemblée Nationale comme Sénat ont jusqu’ici bien joué leur rôle. Le débat a été instructif, il a clarifié les choses, il a apaisé les fantasmes. Il a notamment établi et justifié la tradition française qui veut que la « nature » d’un être humain soit surtout la « culture » et que les gènes comptent peu, en regard des soins, de l’affection, de l’éducation. « Elever » un enfant, ce n’est pas élever un mouton, ayant cherché le meilleur croisement génétique pour qu’il donne plus de laine et de viande ! – Pourquoi ne pas le dire publiquement comme cela fut fait ces dernières semaines ? Pourquoi refuser d’éclaircir les brumes confortables du fantasme ou lever l’inculture des ignorants ? C’est cela qui est « populaire », bien plus que les anathèmes de vierges effarouchées qui ne font qu’alimenter les chimères d’extrême droite.

Bah, c’est de la bonne tactique politique, direz-vous. Eh bien non, justement ! Outre que nulle fin ne justifie des moyens déshonorants, crier périodiquement « au loup ! » est largement inefficace :

• Mitterrand avait déjà utilisé l’affaire de Carpentras pour vilipender le Front National, sans même attendre les résultats de l’enquête judiciaire. Cette enquête a montré que les auteurs de la profanation du cimetière juif n’appartenaient pas au Front National, mais étaient des skinheads, ces « gauchistes de droite », dont le parti de Jean-Marie Le Pen se méfie avec raison. Ce ne fut pas à l’honneur de Mitterrand, ni de son entourage, que de cautionner une telle accusation, déniant à ce parti toute opinion démocratique, au nom d’une Morale autodécrétée. Avec le résultat qu’on sait : une monté régulière et ininterrompue des électeurs du Front National !

• Puis les mitterrandiens ont cherché à utiliser l’extrême droite contre la droite classique, piège dans lequel Jacques Chirac (ce qui est à son honneur) s’est bien gardé de tomber. Avec le résultat qu’on sait : l’ignoble « 21 avril », jour de deuil au PS puisque le leader socialiste, Lionel Jospin, s’est trouvé relégué à la troisième place au premier tour des Présidentielles. Quelle finesse tactique, mes amis ! On ne joue pas avec le feu sans se brûler.

• Mais pensez-vous que ces socialistes-là aient appris quoi que ce soit du « 21 avril » ? Pas du tout, il est resté un courant très fort en faveur de la « diabolisation » de Nicolas Sarkozy aux dernières Présidentielles. Ce candidat était « le pire » pour la France, « le fascisme » à nos portes, les flics dans les rues. « Tout Sauf Sarkozy », on voit ce qu’il en a été : surtout pas Royal ! Une claire majorité de Français en a eu assez de la « moraline » socialiste et a voté largement en faveur du « diable ». Ce fut en partie par joyeuse vengeance « populaire » envers ces citadins-professeurs qui composent le gros du PS, en partie pour que « ça change » et que la technocratie d’Etat parisienne se cantonne enfin à son rôle – les Français ont horreur qu’on leur dise ce qui est « bien » et ce qu’ils « doivent » faire. Quant à la tactique : à victimiser l’adversaire on le rend intéressant, et l’on se déconsidère bien plus qu’à proposer une politique concrète. Résultat : un PS en ruines, des éléphants parmi les plus populaires qui rallient la majorité « pour servir la France », une candidate déconsidérée, aucune alternative crédible… Bravo les artistes !

Est-ce un trait d’humour de François Hollande de laisser son directeur de cabinet se laisser aller aux dérives sectaires qui ont fait tant de mal à la gauche depuis 25 ans ? L’humour, il paraît que Hollande n’en manque pas, mais de là à laisser faire justement Le Foll…


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