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You Glorious Bastard !

Par Cdsonline

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Après ses agréables fantaisies KillBillesques, Quentin Tarentino révèle enfin sa vérité généalogique : il est le fils bâtard et glorifié qu’une cinémathèque mondiale aurait eu avec l’idiotisme ado-américain le plus auto-centré.
Résultat: Inglorious Basterds est vraisemblablement le film de propagande néo-libérale le plus abouti qu’un capitalisme mondialisé ait jamais osé espérer…

Si au mot célèbre attribué à Goebbels : “dès que j’entends le mot culture, je sors mon revolver” Godard avait déjà formulé l’actualisation en “dès que j’entends le mot culture, je sors mon carnet de chèques” (réplique du producteur dans Le mépris), il semble qu’à l’inversion postmoderne d’une gauche bien pensante n’ayant rien appris d’Auschwitz : “dès que j’entends le mot revolver, je sors ma culture“, le chouchou hollywoodien ait décidé de surenchérir en spécifiant: “Moi, je sors ma Kultur cinématographique!

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Alors quoi, c’est Kantien Tarantino? Certes non! Pas pour deux ronds (de balle). Pas Kierkegaardien non plus l’éternel ado cinéphile-cinéaste, oh que non! Pas de passage du stade esthétique au stade éthique ici, pas de ça Lisette!, le spirituel dans l’art, c’est bon pour les gogos passéistes du siècle dernier, du cinoche, et rien que du cinoche qu’on vous dit!
Alors oui bien sûr, il sait faire des images le Quentino, et vachement bien même, et il sait s’entourer aussi: acteurs, chef-op’, monteur, etc. À se demander comment dans une même personne peuvent coexister un tel talent d’expression cinématographique ET une telle irresponsable crétinerie narcissique.
Alors oui bien sûr, il veut dire que toussa c’est que du cinéma, que ce n’est pas à prendre autrement qu’une farce, que dans tous les films, les nazis sont présentés comme ça, que c’est sa façon à lui de voir l’histoire, et de venger les juifs au passage, puisque l’Histoire, hein, pffffuit, on s’en bat l’œil et pas qu’un brin! Bref toussa n’est qu’une affaire de point de vue, en l’occurrence le sien…
Quel point de vue?
Attention: mise en abîme: le film Inglorious Basterds (Les infâmes bâtards) contient un (autre) film inside! Un film qui retrace l’histoire d’un héros de la nation allemande, un Aryen pure souche bien-comme-il-faut, un “Glorious Pure Son” en quelque sorte… Un “brave” sniper qui aurait du haut d’un clocher sicilien décimé à lui tout seul trois cents soldats américains. (300! comme le titre de l’excellent film de Zac Snyder tiré de la bd de Frank Miller et qui constitue en l’occurrence l’exact contrepoint au propos Tarentinesque, une même virtuosité cinématographique, mais avec cette fois un jugement éthique, une sensibilité artistique et une conscience politique…)

La suite à venir… peut-être ;)


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