Magazine Culture

Lily Allen – It’s Not Me, It’s You [2009]

Publié le 06 mars 2009 par Feuavolonte @Feuavolonte

lilyallenitsnotmeitsyouJe me demande encore pourquoi j’ai décidé d’écouter cet album. Je l’avoue sincèrement : j’ai un certain dédain pour la pop. Ce genre de pop. La musique moitié électronique moitié acoustique un peu trop plastifié, modifié, lubrifié bref, qui sonne artificielle. En plus de ces structures des chansons beaucoup trop simplistes : verset, couplet, verset, couplet, bridge, couplet deux fois. Le tout avec une intensité graduelle, un climax qui monte toujours plus haut pour arriver à un double couplet final shooté au spectaculaire et aux effets spéciaux. J’ai toujours trouvé que c’était trop facile, trop robotique, trop produit et pas assez créatif. Mais bien que j’imagine avoir raison pour plusieurs « artistes » oeuvrant dans ce genre musical, j’ai décidé d’abaisser ma garde et d’essayer le dernier de Lily Allen voir ce que ça donnait. Et, je dois l’avouer, dépasser les préjugés fait parfois beaucoup de sens et de bien.

Je m’explique : bien qu’Everyone’s At It n’ait rien d’une chanson hyper créative à la Animal Collective et qu’elle soit basée sur des principes communs au pop, elle fonctionne très bien. Des couplets bien arrangés, un refrain accrocheur qui reste dans la tête, rien d’original. Mais quand même, des percussions en double croche et un presque mur de son pop, ça reste un peu surprenant. The Fear est une petite critique fort sympathique de notre mode de vie consommateur et déraisonné. Not Fair? Piste pop ayant pour thème les relations interpersonnelles. D’accord, mais le petit rythme country généré par les sons d’harmonica, les percussions à la Morricone, les guitares cowboys et le petit solo de banjo, eux, réussissent à transformer tout ça en une espèce de pseudo semi-parodie musicale comique. Back To The Start ne s’enlève pas de notre tête et Chinese réussit très bien à être touchante. Quelques moins bons coups : I Could Say avec son piano un peu trop Coldplay-ish, Him qui ne lève pas vraiment. Mais en général, on a affaire à du matériel solide.

Bon, je fais un Mea Culpa? Non. Bien que cet album de Lily Allen, It’s Not Me, It’s You, m’a surpris, j’ai toujours le même dédain du pop. Je n’ai pas appris grand chose ici. Je savais que plusieurs artistes étaient capables de créer de la musique de ce genre sans pour autant être des nuls complets incapables de créativité et de talent. Il faut bien qu’à quelque part un critique puisse trouver des références sur lesquels se baser. On fait comment, si l’on a pas comme référence comparative les merdes musicales comme Britney Spears ou Nickelback qui sont incapables de dépasser le stade de copies commerciales d’eux-mêmes, pour réussir à qualifer un disque comme celui d’Animal Collective, avec ses structures éclatées et ses schémas futuristes, de chef-d’oeuvre? Merci Lily Allen, on aime ta musique. Continue d’être parmi les exceptions qui confirment la règle. Hey, un critique serait quand même rien sans son assurance d’avoir raison confirmée par ce qu’il pense des musiciens mauvais, non?

Note : 3.5/5


Retour à La Une de Logo Paperblog

A propos de l’auteur


Feuavolonte 29093 partages Voir son blog

Magazines