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La route est longue pour 2012.

Publié le 15 août 2009 par Marx

   L’espoir de toute la gauche, c’est de battre Sarkozy en 2012 et celui du peuple de gauche est de pouvoir changer de politique. Or la route est longue et difficile. Il faut un programme et un candidat ou une candidate de rassemblement de toute la gauche.
   Le programme est le premier moyen de rassemblement. De toute évidence une proposition programmatique qui serait issue du Front de Gauche ou du NPA a très peu de chances d’être avalisé par le PS et pour plusieurs raisons. Il y en a au moins trois. La première, c’est que le PS veut garder sa position  d’initiative sérieuse à gauche qui sied au Parti dominant. Il toise ses alliés potentiels avec parfois une pointe de mépris. Ce mépris qui autrefois était celui du PCF à l’égard de ses concurrents à sa gauche. Le terme de gauchiste a changé de bouche . Ce  qui hier désignait ceux qui étaient à la gauche du PC est utilisé de nos jours pour désigner ceux qui sont à la gauche du PS. Les mots traduisent les états d’esprit. Le PS se méfie de ceux qui voudraient aller un peu plus loin dans la logique face à la droite et qui prônent la rupture et l’alternative. Le PS se veut le Parti leader et pense que rien de sérieux ne peut se construire sans lui et ceux qui à l’intérieur ne le pensent pas , ne le veulent pas.
   La seconde raison tient au fait que la majorité du PS privilégie l’alternance à la recherche et à la construction d’une alternative au système en place. Puisque pour qu’il y ait alternative il faut bien que se produise l’alternance politique au pouvoir .  En clair , il faut battre la droite. Sauf que la droite battue, il reste le système , ses dégâts et ses maux. C’est le programme qui répond et qui peut déterminer si l’alternance est une alternative. La question est devenue plus récurrente que jamais, rupture ou pas et c’est à l’intérieur du PS qu’elle se pose.
   Cela  tient également à la nature actuelle du PS, qui avec une large majorité est plutôt social libéral et dont la fraction la plus en vue et la plus médiatisée est plus favorable à une alliance avec le MODEM et les tenants d’Europe écologie .ILs rejettent toute entente avec leur gauche, sauf bien les voix au second tour. IL y a ceux qui sont favorables à l’axe central, le Parti, qui rassemblerait du MODEM à « l’extrème » gauche . L’aile gauche du PS voudrait d’un programme commun de toute la gauche, sans exclusive. Comment imposer cette stratégie  qui est pourtant la bonne ,à tout le Parti , par un courant qui pèse moins de 20% et parvenir à plus de 50% sur une question aussi fondamentale dans le contexte actuel. L’appétit  est en la matière plus gros que le ventre, d’autant plus, que la stratégie d’alliance avec le MODEM peut l’emporter, de manière déguisée ou pas et celle qui consiste à ne rien changer de fondamental et « qui m’aime me suive ». On connaît la suite vis à vis du reste de la gauche : » gauchistes irresponsables qui ne veulent pas gouverner » et les anathèmes du même style qui caractérisent le manque d’arguments. Tout ceci vaut pour 2012, les régionales c’est encore autre chose, plus embarrassantes pour le PC  pour tenir un Front de Gauche partout.
   C’est un dilemme pour l’aile gauche du PS qui perd des militants dégoûtés par le Parti. Si sa proposition de programme commun de toute la gauche sans exclusive ne l’emporte pas, c’est bien que la ligne tourne ailleurs, vers d’autres horizons. Que fera cette aile gauche, avaler une couleuvre de plus, de la taille d’un boa ? Cautionner ? Garder la vieille maison dont ils n’ont plus les clés et qu’ils sont poussés dehors avec la plupart d’entre eux qui sont déjà sur le paillasson. Comment la cohabitation avec les néos est-elle possible dès lors que la bataille est perdue.
   La troisième raison, enfin , qui, pour  porter les différentes hypothèses. A moins que les mauvaises habitudes ne soient toujours pas perdues et qu’un ou une candidate désignée ne construise sont propre programme sur la base d’un « large panorama » ou de propositions nationales auxquelles le ou la candidate ne croit pas et aussi large qu’à perte de vue du reste de la gauche .Et qui et comment désigner celui ou celle qui serait en charge du grand Programme commun de toute la Gauche, dans l’approbation et le silence d’un Valls, d’un DSK, Moscovici, d’une Royal ou Hollande. Quelle cacophonie !
   En l’état actuel, on ne peut que souscrire à un Programme Commun de toute la gauche sans exclusive. Il ne tient qu’au PS pour le rendre possible et tout est dans le contenu. Dans la forme, tout le monde peut être d’accord, sauf peut être et justement au PS . En supposant que ce dernier s’accorde sur la forme, il reste le fond. Un accord interne à minima, n’est une victoire illusoire de l’aile gauche et  l’échec assuré face au Front de Gauche et au NPA.
   Le débat n’est entre réformistes et révolutionnaires . Il réside dans la nature des réformes proposées , le nombre et leurs incidences sur le système actuel avec le rapport capital travail . Le « socialisme caritatif » habituel dilué dans l’économisme du PS ne suffira pas.  Enfin comment la majorité du PS sortirait elle de la logique qui a prévalue jusqu’à présent, accord avec le TCE puis le Traité de Lisbonne et l’alignement politique et idéologique sur le très néo libéral PSE. Même à ce stade, un programme élaboré par le PS et proposé aux partenaires de gauche est possible mais vraisemblablement inacceptable par les autres.
   Il appartient donc, à l’aile gauche de faire des propositions pour un Programme Commun de toute la gauche, acceptable par tous les partenaires de gauche , de le soumettre au débat et de ne rien lâcher qui puisse compromettre cette unité à gauche. Viens ensuite le moment d’en tirer les leçons.

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