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Mangez-le si vous voulez - Jean Teulé

Par La_liseuse

Mangez-le si vous voulez - Jean Teulé

Editions Julliard - Mai 2009 - 144 pages


 Présentation de l'éditeur : Nul n’est à l’abri de l’abominable. Nous sommes tous capables du pire ! Le 16 août 1870, Alain de Monéys, jeune périgourdin, sort du domicile de ses parents pour se rendre à la foire de Hautefaye, le village voisin. C’est un jeune homme plaisant, aimable et intelligent. Il compte acheter une génisse pour une voisine indigente et trouver un couvreur pour réparer le toit de la grange d’un voisin sans ressources. Il veut également profiter de l’occasion pour promouvoir son projet d’assainissement des marais de la région. Il arrive à quatorze heures à l’entrée de la foire. Deux heures plus tard, la foule devenue folle l’aura lynché, torturé, brûlé vif et même mangé. Comment une telle horreur est-elle possible ?
 

Jean Teulé reconstitue dans Mangez-le si vous voulez l’un des plus sordides faits divers français du XIXè siècle. Une simple journée d’été de 1870, placée sous le signe de l’entraide, et qui pourtant va basculer dans l’horreur absolue. Les faits s’enchaînent ce jour-là si brusquement, que cette virée à la foire de Hautefaye se transforme en chemin de croix pour Alain de Monèys, jeune homme pourtant si avenant. La chaleur de ce mois d’août est accablante pour les corps comme pour les esprits. La sècheresse fait des ravages. La guerre contre la Prusse achève de plomber l’ambiance et de miner le peuple. Et c’est un malheureux malentendu qui va enflammer tout un village. La foule, devenue hystérique, abat toute sa frustration sur le pauvre de Monèys. Pas de pitié pour le lecteur qui devient malgré lui le spectateur impuissant de cet acte d’une sauvagerie extrême. Comment pareille barbarie est-elle possible, se demande-t-il ? Pas de réelle réponse mais seulement une longue réflexion à venir.

  

Jean Teulé débute chaque chapitre par le plan du village afin de mieux situer l’action ou le calvaire, c’est selon. Il ne se prive d’aucuns détails pour montrer toute l’horreur des faits - à un point tel que la nausée n’est jamais bien loin -. Bien sûr, l’auteur tente de dédramatiser la situation en plaçant quelques conversations assez délirantes comme il sait si bien le faire (Voir Le Montespan). Alors oui, c’est un roman bien écrit, bien rythmé donc difficile à lâcher. Jean Teulé est redoutable dans ses descriptions, dans sa volonté d’atteindre le lecteur. Mais n’aurait-il pas pu profiter de ce terrible fait divers se déroulant dans une période de guerre pour évoquer plus en avant l’histoire de France et de ses ruraux ? Malgré cette petite déception, voilà un court roman qui en dit long sur la nature humaine.


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