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Vacances Romaines...

Publié le 27 août 2009 par Philippejandrok

76ae049dbccf7c68b8da6dc99031ded7.jpgAprès une brève pause de quelques jours sous le soleil et la chaleur romaine, le mercure s’affolant parfois en allant titiller la barre des 36-40°c, une chaleur sèche et animée par un vent capricieux, nous avons parcouru la ville de long, en large et en travers pour apprécier la cité deux fois millénaires, dont les tracés ont été dressé par Romulus, son père fondateur, laissant mort à ses pieds, Romus son frère, qui avait bravé son autorité pour avoir franchi la ligne délimitant la future ville de Rome, creusée par le soc de pierre dans la terre sèche. L’acte formellement interdit par la loi divine, dont se moquait le frère, et qui l’a payé de sa vie.

Déjà, Romulus inscrivait dans le sang, dans son sang, les bases de la cruauté de cet empire qui allait lui succéder. On ne s’amuse pas avec la Loi ! Et sous César, encore moins…

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Depuis longtemps, nous voulions visiter le Colisée, mais, les queues interminables nous en avaient dissuadé, mais cette fois-ci, l’attente était relativement brève, 1/2 heure, nous nous sommes alors glissés dans la file, derrière une famille germano-italienne, la mère italienne le père allemand et les deux garçons, puis, des russes où des Ukrainiens nous sont passés devant sans la moindre gène, étaient-ils pressés ? Je n’en voyais aucun intérêt, le monument était suffisamment grand pour y loger toute la ville de Rome à l’époque des empereurs, alors resquiller une à deux places, à quoi bon ?

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Enfin, je pus apprécier la magnifique et effrayante trépanation, que l’on pouvait voir au centre du crâne de notre touriste Ukrainien; deux larges cicatrices parallèles qui descendaient vers l’Occiput, cette partie à la fois postérieure et inférieure de la tête. Il portait un polo-shirt blanc avec sur la manche gauche, cousu, le drapeau Ukrainien, et une inscription brodée sur le dos, Rome 2009.

 C’était un congrès qui portait sur l’or auquel il avait certainement assisté à Rome, en ce moment. Mais ce n’était pas tout, car, en l’observant, je crus reconnaître en lui un ancien de l’armée rouge,  il avait la tenue, l’arrogance de l’officier, celui qui a l’habitude de se faire obéir et de donner des ordres.

De son côté, sa femme, en short et T-shirt assorti s’ennuyait ferme, un peu lourde, confite de nourritures trop grasses qui lui gonflaient les joues et les parties arrondies et semi plantureuses ; épuisée par la chaleur de l’été, elle semblait se demander ce qu’elle faisait là, avec lui, sous cette arche de pierre poussiéreuse qui sentait la vieille urine de chat, dans cet édifice qui ne lui disait rien.

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Elle s’affalait sur les barrières de bois, se laissant fondre lascivement, le regard perdu dans le vide immense d’une conscience abêtie par un certain confort. À un moment, il a souhaité la prendre en photo avec un numérique de « vous l’avez rêvé, s… l’a fait ! » avec en arrière plan, une arcade en brique. Elle a simulé la pause, comme elle devait simuler l'amour, sans le moindre sourire pendant une seconde, puis elle a avancé, Baboushka avait franchement l’air de s’emmerder à en crever et cet univers n’était vraisemblablement pas le sien.

Lui, il râlait parce qu’elle faisait la gueule sur la photo, comme moi je râlais contre la petite qui faisait la gueule parce que j’avais refusé de lui acheter une ombrelle chinoise chez un Camelot Pakistanais qui voulait me la fourguer à 8 euros. Elle se plaignait déjà du poids de son sac à dos qu’elle avait bourré de mille et une choses inutiles, mais qui la rassuraient, et elle voulait encore s’embarrasser d’une ombrelle en bambou et plastique ? Bon, finalement elle l’a eu son ombrelle, deux jours plus tard, du côté de la gare.

- Quanto fa l’ombrella ? Demandais-je à un camelot italien qui travaillait pour un Pakistanais.

- 5€ !

- Ma no, io l’ho comprato per due al colosseo.

- Alora 3€ !

- 2 o niente !

- Bah ! 2, d’accordo !

Elle était contente la petite avec son ombrelle chinoise à 2€, offrant généreusement son ombre à sa maman, tout en la tournant fièrement comme dans une comédie musicale de Busby Berkeley.

Pour en revenir à nos Russes, j’avais remarqué ce polo sur plusieurs autres personnes dans des lieux différents à Rome. Sa compagne avait le type mongol, avec les yeux bridés, mais bleus, lui aussi, avait les yeux de la même couleur, les barbares étaient de retour à Rome, car, dans l’antiquité grecque et romaine, toute personne possédant les yeux de couleur bleue, était considérée comme un Barbare.

Ils avaient d’ailleurs une certaine forme de mépris à l’égard des autres, une sorte de supériorité qu’ils nous faisaient comprendre par des regards dédaigneux, comme si, nous, les autres, n’étions que des fourmis et eux, étaient des dieux ; pourtant, les dieux faisaient la queue, sous les grandes arches, dans la poussière et la chaleur, comme tout le monde. J’avais également remarqué une nouvelle attitude, celle des gens de couleur, issus d’une classe « supérieure » de la société.

Eux, étaient encore plus méprisants que les autres, ils passaient devant nous, et si par malheur nous repassions devant, par la force des choses, ils nous jetaient des regards d’une telle haine que, s’il s avaient pu, ils nous auraient tués sur le champ, vraiment, c’en était choquant.

Nous, nous marchions comme si de rien n’était, naturellement, comme tous les autres, disciplinés, attendant notre tour, mais non, pas eux, il fallait qu’ils passent avant, devant tout le monde, décidemment, l’effet Obama, n’a pas eu que du bon. Alors bien sûr, ce n’était qu’une famille, mais, au cours de notre séjour, nous avons rencontré exactement le même comportement dans des lieux différents avec des couples différents, et qui étaient identiques.

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Au Forum, des fontaines étaient disposées pour permettre aux visiteurs de se rafraîchir, les gens faisaient la queue, disciplinés, et puis un groupe de personnes de couleur a poussé tout le monde sans respecter l’ordre naturel de la file, et s’est servi de l’eau avant tous les autres. Ils venaient certainement de faire la traversée du Saël jusqu’à Rome, mais gardons-nous de généraliser, enfin, tout de même un peu. Je crois qu’il est bien fini le mythe de l’homme noir sympathique, à présent, l’heure de la revanche semble avoir sonné et, comme d’habitude, ce sont ceux qui n’ont jamais fait de mal à personne, qui vont en prendre plein la gueule !

Enfin, je ne vais pas vous faire un exposé sur le Colisée, le Forum Romanum et la colline Palatine, le centre historique est toujours aussi merveilleusement beau, animé par une végétation constante et magnifique, des pins parasols rythmant l’architecture des lieux, leur redonnant vie en revanche, ce que je puis vous dire, c’est qu’il y a deux ans, on pouvait encore visiter le forum gratuitement, et y aller autant de fois qu’on le souhaitait, à présent, le forum est cerclé par des barreaux et vous devez acquitter un prix d’entrée, sinon, point de forum, point de ruines, de morceau de caillou. La ville de Rome est parvenue à faire payer l’entrée d’un espace de ruines, qui ne disent pas grand chose au commun des mortels, puisqu’il ne reste que des fragments de temples de ci, de là. Si au moins Rome prenait la mesure de ce forum en le reconstituant, alors oui, je paierais volontiers, mais visiter un lieux qui n’ a pas changé depuis des années, j’avoue que je ne comprends pas. Bien sûr l’appas du gain, toujours le même, mais c’est également limiter la culture aux plus démunis et la culture et l’histoire doivent être accessible à tous, pour tous.

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Dans la ville, les murs lépreux se succèdent, les façades noires de poussière, polluées par les gaz d’échappement, comme ils auraient besoin de cette mousse qui a nettoyé la Chapelle Sixtine et le Jugement Dernier pour leur redonner une apparence, une contenance. Cette chapelle que nous avons revue, une énième fois et qui se voit tellement mieux dans les livres. La voir de visu nous permet d’apprécier sa taille, son amplitude et l’extraordinaire talent de Michel-Ange, et de Botticelli, mais il est impossible de profiter du spectacle dans les conditions de la visite, il est beaucoup plus simple d’acheter un beau livre avec des reproductions de qualité. Lorsque vous irez, vous comprendrez. Et tous ces touristes qui veulent absolument prendre des photos mal éclairées, et souvent floues, il n’y a aucun intérêt, une carte postale rend mille fois mieux la beauté des fresques.

Les beautés de l’art Italien sont uniques et exceptionnelles, et je vous parlerais du Bernin, dans ma prochaine note…

Nous vivons une époque formidable…


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