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Milk (short film)

Par Didier Vincent
Lait sans ciel

L’obsession de la pureté est sans doute celle de disparaître, de se fondre, blanc sur blanc comme ces gens déguisés en statue dans nos rues, de se recouvrir d’un voile lacté, immaculé, innocent, invisible et pur. Mais ce n’est qu’une obsession, un chemin qui ne mène nulle part.

Quand une conversation cesse, on dit qu’il y a un blanc ; c’est mortifère quand on y pense, ce vide, cette absence.

La ville, palimpseste coloré, déchiré, est un labyrinthe insensé de signes diffractés, parcellaires, déchirés,  entremêlés. Des lambeaux tissent le décor urbain, une forêt de miettes en papier arraché. C’est un immense habit d’Arlequin, un inextricable fouillis, un amas de superpositions : l’inextricable y règne en maître de la visibilité à l’infini des rues et des vies.

Une obsession : fuir ce décor en le recouvrant de la pureté lactée.

C’est vain, sans doute, car à jamais inachevé et aussi parce que c’est quitter ce monde.

Un film de Bastien Roger : le site.


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