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Quand on reparle de réforme de l’orthographe

Publié le 02 septembre 2009 par Cktoon

Ecolier faisant ses devoirs Le marronnier de toutes les rentrées est sans nul doute la question de la réforme de l’orthographe. Cette rentrée 2009 n’échappe pas à la règle avec en tête de cortège pour l’adoption d’une orthographe simplifiée, François de Closets et son livre fraichement sorti Zéro faute !

Pour une simplification rationnelle

L’argument claironné cette année pour tenter de justifier une réforme radicale de l’orthographe française est son manque de logique. Personne n’échappera à la démonstration des bizarreries de notre langue : si imbécile ne prend qu’un seul l, pourquoi imbécillité en prend deux ? (il faudrait d’ailleurs plutôt se demander pourquoi imbécile en a perdu un puisque la racine latine du mot en prenait bien deux, mais ne polémiquons pas inutilement).

Le fervent défenseur de la réforme de l’orthographe version 2009, c’est François de Closets, qui la justifie à coup d’illustrations (Cf. l’imbécillité ci-dessus) et de statistiques : il serait ainsi plus difficile de ne pas faire de fautes en France qu’en Espagne par exemple où toutes les lettres d’un mot sont prononcées – et où donc on peut en deviner facilement l’orthographe. Pour le français, pas de règle. Il faut apprendre et retenir l’orthographe des mots. C’est l’unique manière d’avoir une bonne orthographe. C’est illogique. Il faut réformer et supprimer tous les accents inutiles, redoublements de consonnes… qui rendent la vie impossible à un tiers d’entre nous.

Et la poésie dans tout ça ?

Car c’est bien elle que l’on oublie lorsque l’on brandit la menace de la réforme statistiques au poing. La langue française n’est pas une langue froide et mathématique. Elle est ancrée pour une part dans  le latin, pour une autre dans le grec et elle évolue sans cesse, les dictionnaires acceptant de nouveaux mots chaque année dans leurs pages, et à mon sens, elle est pleine de poésie.

Imaginez que l’on accepte cette simplification radicale du français. Immédiatement maronier perdrait son aspect répétitif. Pourquoi donc aurait-il été choisi pour désigner un sujet cyclique dans la presse plutôt qu’un platane ?

Oubliez les souvenirs des récitations en rythme des exceptions de la langue. Bijou, caillou, chou, genou, hibou et joujou n’évoqueront plus jamais les bancs de l’école pour personne. Ils prendront un s au pluriel comme tous les autres.

On ira au cirque voir des éléfants, à la farmacie pour ses médicaments, en foret pour se balader et au théatre  (ou au téatre ?) pour se détendre.

Bref, à force on finira bien par oublier que la langue française a une âme, qui sans son “petit chapeau” n’aurait plus rien pour s’élever…

bijou, caillou, chou, genou, hibou, joujou et pou

français, orthographe

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