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Le livre du mois : Edie, par Jean Stein

Publié le 03 septembre 2009 par Hongkongfoufou
Par GoudurixYZ

Le livre du mois : Edie, par Jean Stein Il y a quelques années, j'ai cru avoir trouvé la bonne formule. Celle du dimanche idéal. Seul et au lit. Trois conditions sont pourtant indispensables :
1 - Un bon livre, comme on dit.
2 - Une bonne fête la veille.
3 - Une bonne pluie dehors. Petit problème, ce livre est unique (avant que j'oublie, commencez-le au chapitre 5, page 60 - pur hasard - directement là où ça se passe). C'est un manuel d'histoire d'une fille unique avec 7 frères et soeurs qui était là au bon endroit à la bonne heure. A moins que le bon endroit ne fut à la bonne heure grâce à elle. 1964. Edie take a walk on the wild side. La wild side, c'est l'east side. Destination New York (comme dans Hergé. Pourtant je ne la voyais pas en train de lire Jo, Zette et Jocko). Elle y débarque un beau jour de printemps avec pour tout viatique la fortune familiale. Twiggy américaine, elle ne tarde pas à tomber sur celui qui va lui donner plus d'un quart d'heure de célébrité. Tout y passe : Andy Warhol, la Factory, le CBGB, le Velvet, Nico, Gerard Malanga, Paul Morrissey, Billy Name, le Chelsea hotel. Et une tapée de noms à coucher dehors : Bartle Bull, Cloke Dosset, Rod la Rod (ça c'en est un ! Vous savez ce que veux dire rod en anglais ?) et Truman Capote : logique. Sensationnelle ! Une beauté ! On n'avait d'yeux que pour elle ! Comme dans un film qu'elle n'a jamais vraiment tourné, les éloges sont élogieuses. Patti Smith : "Parfaitement branchée, Edie irradiait l'intelligence et l'énergie". C'est une aventurière moderne. L'époque est épique. Roy Liechtenstein (mon peintre préféré) : "Je suis allé à un bal costumé avec ma femme, déguisés, elle en Edie et moi en Andy (...) je me contentais de répondre : super ! ou extra ! à tout ce qu'on pouvait me dire". Star de l'underground comme Marilyn était star de l'overground, Edie a eu deux vies. Laquelle regarde-t-elle désespérement vers le haut sur la couv, la mâchoire plombée au coton ? Sûrement la deuxième. Venant d'une famille de givrés, d'aristos sans particule, son histoire tourne mal et fait froid dans le dos (je sais c'est facile). La messe est dite. Retour sur la côte ouest pour un aller simple dans tous les poncifs de la lose. Il ne lui manque que de s'être retrouvée au premier rang d' Altamont un soir de décembre 69. Sex, drogue et rock'n'roll. On ne vit que deux fois. Edie est morte comme j'en rêve. Dans son sommeil, sans s'en apercevoir. A-t-elle revue les images de sa vie ? Mon Dieu quel film. Il me restera toujours cette question (dans mes dimanches pourris) : si j'étais né 30 ans plus tôt sur la côte est, m'aurait-elle seulement regardé le coin de la gueule ?

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