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Liveblogging: plutôt brûler que de lâcher mon bouquin

Par Timothée Poisot

Chez Journal…

Je suis en train de vivre une situation tellement surréaliste que j’ai même cherché a me réveiller avant de t’en faire part. Une alerte au feu. Une fausse, mais quand même, on y aurait cru, entre les pauvres personnels de la fac qui courraient partout, l’alarme, et tout et tout.

Bref, à T0, j’étais tranquillement en train de rédiger mon introduction quand la douce mélodie de l’alarme a retenti. Croyez moi, dans une bibliothèque (et oui, la bibliothèque de la fac de sciences, ceux qui font ce genre d’exercices ne respectent plus rien…), ça s’entend. Je pose délicatement les oreillettes (Goldberg Variations, par Gould, ça va de soi), et je jette autour de moi un regard empreint de profond désespoir.

Il faut dire aussi que le cours de cet après-midi a été déplacé, et que je n’étais pas au courant. D’ou le fait que je sois allé me réfugier à la bibliothèque pour diminuer un peu la masse de travail qu’il me reste a abattre. Bref, passons.

Regard empreint de désespoir, mais qui m’a quand même rassurer. Un regard a gauche: ma voisine de box continuait a annoter ses graphiques. Un regard a droite: mon autre voisine de box (je m’entoure bien, que voulez vous) ne manifestait pas la moindre intention de cesser de feuilleter son Janeway (en plus elle fait de l’immunologie, il faut que je la retrouve celle-là!). Ok. Je continue donc ma rédaction. Coup d’oeil à la montre: T+2minutes.

T+4 minutes, devant le profond ridicule de la situation (une bande d’irréductibles étudiants qui faisaient, avec un certain talent, comme si rien ne se passait), j’ouvre Safari, et je commence a rédiger ces lignes. J’ai bien failli prendre une vidéo, tellement c’était drôle, mais ça aurait brisé mon image de laconique-en-soi.

T+6 minutes, les bibliothécaires commencent à courir dans tous les sens, en nous faisant comprendre qu’il fallait évacuer maintenant s’il vous plaît allez quoi soyez cool.

T+6 minutes 30″, je suis a moitié chemin de l’escalier en train de discuter sur le caractère absurde de la situation avec une de mes congénères. Pour une fois qu’on travaille ils nous font sortir!, Nan, c’est juste qu’on est trop pâles, ils nous forcent à prendre le soleil….

T+7 minutes. J’arrive sur la pelouse. Regard autour de moi. On est 5. Coup d’oeil par la fenêtre. Le grand monsieur barbu dans la salle de lecture informatique a toujours pas lâché son PC. Il abuse.

T+15 minutes, café en main, paquet de M&M’s en poche, j’achève la rédaction de ce billet sur un banc, devant la bibli. Ca commence a rentrer.

Moralité: qu’on ne dise pas que les étudiants manquent de dévouement. Je salue bien bas tous ceux d’entre nous (dont moi, bien évidemment…) qui ont choisi de risquer leur vie, parce que ce risque n’était rien comparé à la plus infime des connaissances qu’ils pourraient acquérir en restant à leur table de lecture. Ca, ou alors on est tous des incroyables feignasses que la perspective de marcher plus de 10 mètres fatigue pendant 15 jours.

Allez. J’y retourne. J’ai une intro a écrire moi…


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