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Au Gabon, la Françafrique s'inquiète

Publié le 03 septembre 2009 par Juan

Au Gabon, la Françafrique s'inquiète
La commission électorale vient d'annoncer la victoire d'Ali Bongo, ancien ministre de la Défense de son père récemment décédé Omar Bongo. Quelques instants plus tard, le consulat français était incendié.

Au Gabon, la Françafrique reconnaissante

La Sarkofrance ne soutenait officiellement personne. Courrier International publiait hier un article d'un hebdomadaire burkinabe: "Pourquoi Ali Bongo ne pouvait pas perdre". L'auteur de l'article explique: "le pouvoir est synonyme d'accès aux richesses et les richesses sont synonymes d'accès au pouvoir. Et le Gabon, qui ne manque pas de sous-sols monnayables, a été généreux avec la famille Bongo que des organisations non gouvernementales internationales accusent de posséder tant de "biens mal acquis". Le sigle du parti majoritaire, P.D.G., pouvait-il ne pas suggérer que l'exercice du pouvoir est aussi un business privé ?". Même le pseudo-désengagement militaire de la France du continent africain annoncé par Nicolas Sarkozy ne convainc pas: "" l'émirat" pétrolier gabonais ne devrait pas être le pays le plus boudé". Lucide, le journaliste ajoute : "Bongo (Ali) est proclamé successeur de Bongo (Omar), comme le Marocain Mohamed VI succéda à son père Hassan II, comme le Congolais démocratique Kabila fils succéda à Kabila père, comme le Togolais Gnassingbé fils succéda à Gnassingbé père, comme les fils Wade, Moubarak ou Kadhafi espèrent succéder à leur paternel respectif. "
La Françafrique, illustration des promesses non tenues
N'en déplaise aux zélotes sarkozyens, la Françafrique demeure une réalité. Difficile de reprocher à la France de s'inquiéter des puits de pétrole de Total et des contrats du groupe Bolloré. Il faut juste assumer, et éviter, à l'instar du Monarque élyséen, de donner des leçons de démocratie au monde entier, jusqu'en Iran. Qu'on se le dise et se le répète, Nicolas Sarkozy aime les dictateurs quand ils sont utiles. On appelle cela de la real-politik. L'étonnant silence de Bernard Kouchner lors du processus électoral gabonais ne lasse pas de surprendre.
A titre personnel, l'auteur de ce blog aimerait un autre rapport d'échange avec l'Afrique. Moins fondé sur le pillage de ses ressources, y compris intellectuelles, les rafles de sans-papiers jugés inutiles et l'exploitation de ses ressources fossiles, et davantage orientés vers le développement d'énergies renouvelables. Mardi, Alain Joyandet, le secrétaire d'Etat à la Coopération, s'est fendu d'un voyage à Tripoli pour honorer, au nom de la France, les 40 ans de dictature du Colonel Kadhafi.
Que ceux qui veulent vomir sortent quelques instants...


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