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Des “mains tendues” de F. Bayrou aux menottes de M. Aubry

Publié le 07 septembre 2009 par Soseki

Marielle de Sarnez avait préparé le terrain chez Vincent Peillon : « ce qui nous rassemble est plus fort que ce qui nous divise ». F. Bayrou a fort justement indiqué à ceux qui pensaient que M. de Sarnez faisait « cavalier seul » (« cavalière seule » pour les intégrites féministes): « qu’elle ne pense pas sans lui en parler avant ». Et souvent aussi l’inverse, si j’ose le dire…
Puis lors de l’université d’été du Mouvement Démocrate (pourquoi ne pas changer le nom pour « les Journées Démocrates » ?), le président du MoDem a explicité la chose : dialogue ouvert avec tout le monde pour créer une alternative crédible (ce sont ses mots, d’où la gêne de la Martine avec le mot « crédibilité », ça fait pas socialiste, manque à son dictionnaire) à la politique de N. Sarkozy, sans a priori, sans exclusive.
Cela signifie que les MoDem sont prêts à échanger avec Europe Ecologie, les Verts (avez-vous remarqué que les médias font la différence entre Europe Ecologie et Verts ?, question d’ouverture d’esprit et de crédibilité ?), Socialistes, Communistes (gloups !), NPA…, mais aussi N. Dupont-Aignan (yes, we can !) et « Debout la République », et les villepinistes (why not ?).

Pour le coup, M. Aubry se retrouve dans une situation compliquée. Elle qui, telle une socialiste du PS français de 2009, ne cherche qu’à être une alternative au sein du PS en général et de S. Royal en particulier, une telle requête ressort de la quête du Saint Graal…

François Bayrou parlait de « mains tendues » ? Très bien, la Martine avait apporté ses menottes : « qu’il clarifie les choses le Bayrou : soit il est de gôche, et devient notre sujet, soit il est de droite ! ».
Du coup, c’est le symbole de la modernité, de la réalité, de l’ouverture d’esprit, que dis-je, le « grand clarificateur » (voire sécateur), bref vous aurez compris, Benoît Hamon, qu’était tout content. Il rappelait dernièrement qu’il faut un candidat venant de la gôche pour 2012, un vrai, sélectionné façon Domenech, dynamitant la gauche façon puzzle, ventilés les candidats pour un 1er tour, surtout pas se mettre la pression pour un 2d tour, on risquerait d’interesser les Français (nous, on s’en fout des Français, on veut gagner le PS à gôche) : l’important c’est de participer, pas de gagner (vu qu’après faut assumer : pas le genre de la maison)…
Parce que la Martine, personne ne le savait, avait été nommée censeur de la gôche, c’est elle qui a les critères de celui qui est de la bonne race (de gôche), qui délivre les aussweiss. Faut dire que le PS est tellement puissant, tellement représentatif des Français, tellement légitime pour parler au nom des Français et surtout de la gôche, tellement compétent vu qu’il a bien géré la France quand il était au pouvoir…
Le PS, il est tellement qu’il a pas besoin de dire de quoi : c’est pour ça que la Martine elle avait apporté ses menottes pour les « mains tendues » de François, vu qu’elle est tellement…

Mais voilà, le Bayrou, il refait le coup de 2007 : on tend la main (là, il n’y en a plus 2, à causes des menottes qu’on a faillit se prendre) à tous ceux qui veulent construire cette alternance crédible : rétablir l’Etat tutélaire pour tous, se munir d’une politique économique qui renforce la France (industries, recherche, partenariat), assainir les finances donc revoir l’impôt pour sauver le pouvoir d’achat du Français moyen plutôt que de laisser filer l’endettement et laisser tranquilles les nantis, mettre fin à la République des copains et au lien incestieux d’avec les médias, promouvoir l’écologie comme moteur économique, participer à une Europe indépendante pour apporter une alternative civilisationnelle, etc.

Je sais, ça fait beaucoup de choses, ça risquerait de plaire, trop destabilisant pour un socialiste qui s’est déshabitué au Français pour ne parler que socialiste…

Mais aussi, je vois se lever des membres du PS, tels Manuel Valls, Vincent Peillon, Hubert Védrine, Gérard Collomb, et les « pourquoi pas » (ou « malgré eux » ?) façon Ségolène Royal, Jean-Paul Huchon, Jean-Pierre Caffet, Aurélie Filipetti, Danièle Hoffman-Rispal, Didier Migaud, Pierre Moscovici, Jean-Jacques Queyranne, et d’autres encore ?
Ceux-là n’en peuvent plus des dérives de leur parti. Sauront-ils, auront-ils le courage, de tendre la main, de se dépasser ?


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