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Playlist review Septembre 2009 - Part 02

Publié le 07 septembre 2009 par Jekyllethyde

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Comme tous les mois, voilà quelques jours déjà que la playlist de Septembre est online sur la sidebar du site… Mais au-delà d’un simple amas de sons, il s’agit là de la sélection, évidemment de bon goût, de Jekyll et Hyde parmi les sorties du mois d’Août ! Une compilation, et maintenant une chronique, qui revient sur ce que vous avez peut-être manqué au cours du mois précédent…

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Ellen Allien – Lover
Lover

De retour après son album atmosphérique de 2008 Sool, the queen Ellen revient avec deux titres qui nous ramènent vers un son plus club. Branche qu’elle avait délaissé depuis le titre Go de 2007 qui n’avait d’ailleurs pas fait l’unanimité dans la communauté minimale. Il faut dire que lorsque l’on tient les reines d’ un label aussi prestigieux et influant que Bpitch Control, on a pas vraiment le droit à l’erreur. Alors erreur y a t-il avec Lover ?

Pour ma part, c’est avec plaisir que j’ai retrouvé dans le premier titre ce qui fait le charme d’un SET de la Berlinoise. Un son à la fois clair, atmosphérique et parfaitement dosé, taillé pour le dancefloor. Là où beaucoup y voient un manque d’originalité, j’y vois de l’efficacité. Une tracks qui bien emmenée ne manquera pas de patate, et pour avoir vu Agoria la jouer au Rex ce week-end, je peux vous assurer que c’est une pure tuerie en club !
Le second morceau “You are” nous entraîne quant à lui, dans les abysses d’un minimale insane, rythmé par des soubresauts de tambour, et de longues nappes noisy, mais qui malheureusement peine à démarrer, et nous laisse légèrement sur notre fin.

Au final, Lover est un EP qui nous réconcilie avec le côté club de miss Ellen. Cependant pas de félicitation mais un simple encouragement en guise de “peut mieux faire”, en attendant la suite avec impatience…

Myspace


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Zomby – One foot Ahead of the other
Helter Skelter
Zomby, le producteur sous les feux de la RAMP, voilà un jeu de mot plutôt douteux qui ferait un titre parfait pour une plus longue revue où l’on parlerait de l’article d’un certain Simon Reynolds pointant du doigt le lien obscur entre la Ketamine et le Dubstep. Article dans lequel Zomby apparaît comme le gourou transcendantal d’une scène où producteurs et spectateurs s’en donnent à cœur joie dans une orgie de drogues démoniaques, seule explication plausible permettant de comprendre que l’on puisse aimer une telle musique. Mais mettons ce sujet de côté pour plus tard et arrêtons nous à ce qui nous intéresse ici, c’est à dire son nouvel EP sorti chez RAMP Records, One foot ahead the other.

Un titre évocateur qui s’applique parfaitement à sa musique, nous laissant envisager un E.P dans la même veine que son album de 2008 « Where were u in 92 » à sonorité rave old school taillé pour le dancefloor… Et bien NON !

Dès le premier track, on se rend compte que Zomby a mûri son concept et nous emmène vers une autre dimension de son travail entre, justement ce côté vintage et nostalgique de l’époque “Pills in the disco“, et son côté plus dark que l’on retrouve sur ses 12” parus sur le label Hyperdub.
Impression confirmée par les titres “Godzilla” “Polka dot” ou encore “Firely final” qui, grâce à un savant mélange de synthés effrénés sur fond de distorsions psychédéliques, nous ouvrent les portes d’un Dubstep aérien. Pour bifurquer vers la voie d’une Techno minimale aquatique sur bubble bubble où l’on ressent nettement l’influence Détroit ou une fusion entre Robert Hood et Plastikman, sous champotes, enfermés depuis 2 ans dans une cave…
Une approche qui devient malgré tout agaçante à l’image de “Pumpkinheads revenge” où les sons d’Atari cumulés à une rythmique cartoonesque, nous donnent un morceau plutôt foutraque à la limite du supportable.

Neuf titres pour un EP expérimental donc, qui ne fera pas que des heureux ! Zomby affirme une fois de plus son envie de bouleverser les codes et nous ouvre une brèche vers une évolution logique et salvatrice d’un Dubstep en pleine mutation, attention à l’invasion !

Myspace


neil landstrumm

Neil Landstrumm - Bambaataa eats his breakfast
Can’t See Me (ft. Profisee)

Pour continuer notre tour d’horizon des ovnis pluridisciplinaires, nouveau détour par la Planet Mu avec le petit dernier de Neil Landstrumm, autre hyperactif du genre, du genre… Hmm en voilà une bonne question, du genre sans genre dirons-nous !

Au titre plutôt intriguant et accrocheur “Bambaataa eats his breakfast”, cet EP de 8 tracks flirte entre dub, reggea, Hiphop, grime, dubstep, et une montagne d’autres influences que je pourrais me contenter de citer pendant 4 bonnes lignes…

On retiendra donc les deux tracks Hiphop en collaboration avec le MC prometteur Promisee, et “6 at le man” parfaitement représentatif de la vibe grime/dubstep/expérimental qui envahie les ondes depuis quelques mois maintenant ! Mais aussi le plus ambiant “Eva” ou le totalement barré  “Schlump funk” qui pourrait se rapprocher d’un James Brown sous LSD, kéblo dans le dernier donjon de Mario Bros.
En tout cas, je ne sais pas si le petit-déjeuner du Zuluking ressemble au menu servi par Neil, mais il est fort probable qu’ils utilisent les même ingrédients psychédéliques… Sans nul doute un plat à consommer sans modération.

Myspace


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Pictureplane - Dark Rift
Goth Star

2009 l’année du psychédélisme… Mais pas seulement ! A force de nous rabâcher que nous voguons en pleine vague post-traumatique de Woodstock, on aurait presque tendance à oublier que notre époque n’est tout simplement rien d’autre qu’un condensé des quarante années précédentes. Alors certes le psychédélisme en fait parti, mais que dire de cette immense vague 80’s qui déferle aujourd’hui au travers le wonky, la pop, le rock ou encore l’électro actuelle ?

Travis Egedy alias Pictureplane est le parfait exemple de cette génération hybride élevée par MTV qui tente de se forger une identité propre à travers les standards de son enfance. A mi-chemin entre Cabaret Voltaire, Crystal Castles, et Andy Warhol, il fait parti de cette vague de producteurs qui peine à innover… Ou pour paraître moins pessimiste, a du mal à apposer des traces fraîches dans ce grand champs de poudreuse vierge qu’était la musique pop du début des années 80.

Rien de mal à ça car le résultat final reste néanmoins créatif et c’est grâce à ce mélange inédit, que l’américain arrive à nous pondre cet hybride “Dark rift“, soit au total 13 tracks improbables qui nous amènent de l’electro-house de “Solid gold” aux synthés rave de “Trance doll” ou “5th sun“. Travis serait-il nostalgique de l’époque pré-sidaïque et insouciante du New York des années 80 sans même l’avoir vécu ? Cela ne fait aucun doute, et c’est donc par cette transposition de son être à travers l’espace temporel, qu’il arrive habilement à nous faire ressentir à nous, génération étriquée par les modes et l’image, un esprit rebel et je-m’en-foutiste que la production en série avait presque réussi à nous faire oublier.

D’un naturel plutôt sceptique quant à ces habituels revival pseudo old school où la plupart du temps le seul argument avancé serait le côté « fun » d’utiliser une imagerie et des sons dépassés pour alimenter le côté branché du « new wave », je dois avouer que Pictureplane m’a séduit. Car outre un simple album, son travail s’accompagne d’un discours et d’un esprit qui dépassent le classique bas de gamme de ces dernière années.

Alors, serions-nous en train d’assister aux prémisses d’une révolution bien plus importante qu’un simple genre musical ? Et si la prise massive de drogues, opérée par cette jeunesse qui recherche à l’abri des néons un exutoire à la monotonie ambiante, était en train de nous RE-plonger dans le schéma génial et orgiaque des années folles ? Je n’ose y croire !
Myspace


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Phaseone - Thanks but no thanks
Tower Grove Joint

Seconde grande découverte du mois, l’américain Phaseone. Un nom qui ne vous dit certainement rien, et pour cause il m’étais aussi totalement inconnu jusqu’à ce que je tombe dessus au plus grand des hasards il y à quelques semaines de ça.
Impossible donc de ne pas vous en parler, d’autant plus que dans un élan de générosité, de désespoir ou peut-être encore de buzz, il nous nous offre son album “Thanks but no thanks”
c’est cool c’est bien génial à télécharger ici :

Myspace


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Scorn - In The Margins
In The Margins

Cela fait bien longtemps que Scorn alias Mike Harris a voué allégeance au côté obscur de la force… Instigateur du mouvement Grindcore (fusion entre le Hardcore et le Death Metal) au côté du groupe Napalm Death dès 1982, il décide, à partir du début des années 90, de se consacrer à un style musical encore totalement marginal et inconnu, à mi-chemin entre dub et indus, dont découlera plus tard le Dubstep. D’une productivité hors du commun jusqu’en 2002, il se fait aujourd’hui de plus en marge (c’est dire), et c’est donc une excellente surprise de découvrir après deux ans d’absence “In the margins” sorti sur Record Label Record.

Lorsque l’on tombe sur la bête, notre œil est immédiatement attiré par sa cover plutôt atypique mais tellement fidèle au personnage lorsque l’on connaît son hobby favori… la pêche ! Côté son, tout est à sa place, un tempo lent et aquatique, où les longues basses se confondent avec l’atmosphère oppressante, dégagée par les multiples filtres et distorsions. Une structure irréprochable nous démontre le côté maniaque et perfectionniste de Scorn, véritable architecte des profondeurs, qui nous offre là une visite guidée de son royaume maudit où rigueur et noirceur ne font qu’un.
Et ça ne s’arrange pas avec le second morceau “Pin down” au down tempo ravageur, où chaque délai semble produire un effet puissance 10, la première tracks paraissant presque dansante en comparaison.

Scorn reste donc fidèle à sa ligne de conduite punk avec ces deux titres ravageurs… Un excellent retour en la matière qui réjouira tous les passionnés de temps brumeux, de pêche à la carpe et de Tekos boueux !
Myspace



Playlist review Septembre 2009 - Part 01


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