Magazine Côté Femmes

Les joies de la matérnité...

Par Miss Chanel

Soyez sans crainte, je ne vais pas dévoiler sous vos yeux ébahis le déroulement de mon accouchement, d'abord parce que je n'ai ni les photos ni la vidéo (je laisse le gore aux autres) c'est trop personnel et que je ne voudrais pas provoquer des évanouissements et autres traumatismes auprès de la gent masculine, trop sensible à ce genre de situation. Et pour celles qui ne connaissent pas, je vous laisse découvrir, on en discutera ensuite. Enfin, je dis ça pour être polie parce que ce n'est pas non plus mon sujet de conversation favori hein, sans déconner bordel !

Je ne vais pas non plus verser dans la mièvrerie, voir la niaiserie la plus totale en vous faisant l'apologie de la plenitude transcendental d'être môman, ce n'est pas vraiment mon genre.

     

Je vais plutôt vous narrer l'envers du décor, the dark side de la force obscure, chère à DV*. Ces petits moments de "bonheur suprême" avec le détail qui tue et qui l'espace d'une fraction de seconde vous fait regretter ce moment intance de plaisir furtif que représente le plantage de la petite graine qui engendra votre progéniture, source de tous vos déboires socialo-communautaires.

D'emblée, je fais l'impasse sur les popos farceurs (bon appétit) et autres mésaventures de nourrisson.

Rentrons dans le vif du sujet, avec ces situations délicates durant lesquelles on aimerait se transformer en petite souris pour pouvoir s'enfuir et ne pas avoir à gérer l'ampleur des dégâts causés par votre progéniture béate d'auto-satisfaction et pourvoyeur immodéré de drôleries en tout genre qui ne font rire que lui, cela va de soi, alors que vous faites bonne figure en déployant votre plus beau sourire tout en susurrant au profanateur de bonnes manières de se taire sous peine de sanctions punitives pokémonesques. (ça va ? vous avez repris votre souffle après avoir lu cette phrase de plus de 4 lignes ?)

  

Pour illustrer mon propos, rien de mieux qu'une mise en situation pour visualiser le concept. Je vais prendre pour exemple la dernière fois que je me suis rendue à la FNAC avec mon petit monstre.

Alors que nous déambulions joyeusement dans les rayonnages du magasin et ce sans moufter (situation trop rare pour ne pas être signalée), ma tranquillité ne fut que passagère, quand soudain le petit monstre s'exclame avec force et vigueur : "Je veux BERNARD PEUR et TOKYO HOTEL"...

Petit aparté :  par Bernard Peur, traduisez BEN HARPER.

        

Moi, plongée dans ma recherche livresque, je fais semblant de ne pas entendre je continue ma quête sans prêtée attention à ses revendications musicales. Ce à quoi, il remédie fissa en s'approchant de moi pour me dire de plus prêt et avec plus de verve, dès fois que j'aurai perdu l'ouïe dans un moment d'égarement, mais en rajoutant un mielleux "maman" pour mieux faire passer le message.

Me voilà alors prise dans un moment de réflexion intense : Alors bon déjà pour BEN HARPER, je suis pas contre, je suis même plutôt pour, bien qu'un peu surprise du choix musical, vu que ce n'est pas à proprement dit LE chanteur fétiche des enfants, mais bon pourquoi pas. Par contre TOTYO HOTEL, là non, faut pas pousser. Je ne m'imagine pas écouter un CD de pop allemande en boucle, chanté et joué par des pré-pubères androgynes. Bien que je n'ai rien à redire ni contre les Allemands, ni contre les androgynes.

Réflexion faite donc, je m'approche pour lui répondre que j'ai les mêmes à la maison (comme les boîtes de coucous de la célèbre pub) et qu'on écoutera ça en rentrant chez nous. En guise de réponse, il me lance un regard de killer à vous donner des frissons, tout en serrant les points, ce qui est de fort  mauvais signe car annonciateur de furie intempestive.

C'est alors que je ressors mon sourire masqué de faux derche et le prend par la main pour l'emener voir les BD, histoire de faire diversion.

     

Les joies de la matérnité...

Mais c'était sans compter sur sa pugnacité alors que je me disais dans mon for intérieur, chemin faisant vers le rayonnage convoité, tu vas être mignon et tu vas obéir sinon je t'en colle une parce que là tu me tues les nerfs,mais toujours en affichant mon fameux sourire masqué (ce n'est pas bien je sais, mais au beau milieu d'un samedi après-midi shoppinguesque, c'est de circonstance).

Et là, à ma grande surprise, il choisit deux petites BD d'un air joyeux, qu'il me tend, non moins pour avoir mon approbation que pour aller à la caisse régler la note, ce que je fais au pas de charge mais une fois la chose accomplie, il me regarde avec son sourire diabolique angélique pour me réclamer les CD. Et là c'est moi qui lui lance mon regard de killeuse, le sourire masqué en moins.

Situation qu'il comprend très vite et très bien en me disant qu'il a faim et qu'il aimerait bien prendre son goûter. Chose que j'approuve vigoureusement par un "affirmatif mon petit monstre" !

           

Les joies de la matérnité...

Et là je soupire de soulagement parce que je me voyais très mal essayer d'expliquer à ma progéniture, au beau de la FNAC bondée de monde, que la musique, je ne l' achète pas parce que je me fournis chez e-mule et pis c'est tout !

D'aucuns me sortiront leur sermon moralisateur sur les problèmes de l'industrie du disque et autres manque à gagner de l'artiste, ce que je comprends fort bien et auquel je m'en balance comme de mon premier tampax suis très sensible, cela va sans dire mais d'où tu payes le prix fort quand tu peux avoir la même chose gratuitement, hein ?

*DV : dark Vador


Retour à La Une de Logo Paperblog