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Une association s'intéresse (enfin) à la vie sexuelle des femmes séropositives pour « améliorer la prise en charge » (papamamanbebe.net)

Publié le 09 septembre 2009 par Survivreausida

Reda : Il nous reste très peu de temps dans l’émission, donc je vous propose la chose suivante : on a deux sujets qui restent l’une est un entretien avec quelqu’un de sida info service qui a lancé un questionnaire sur la sexualité des femmes séropositives, donc c’est un sujet pertinent, après la pertinence de cette étude en particulier je ne sais pas, peut-être l’entretien nous en informera ou alors quelque chose d’un peu plus rigolo un entretien avec Leslie sur son engagement dans le comité des familles, elle était à l’émission avec nous le 16 juin euh on va procéder donc au vote. Ceux qui votent en faveur du sujet sur la sexualité des femmes séropositives lever la main alors, un, deux, trois, quatre, cinq... six ok et ceux qui veulent écouter Leslie à nouveau dans l’émission ? Bon je suis le seul à lever la main (rire) Non Tina tu ne peux pas voter deux fois

Tina : Je peux pas voter deux fois ? Bon bah...

Reda : Bon on va écouter ce sujet réalisé par Sihem qui sera sur le site si ce n’est pas déjà le cas papamamanbebe.net

Entretien :

— Alors on s’interrogeait si dans infoservice sur l’absence de vraie recherche ou donnée concernant la sexualité des femmes séropositives, y’en a un petit peu sur les hommes,beaucoup moins sur les femmes. On voulait voir un peu en s’appuyant sur les propos de ces femmes qu’elle était leur qualité de vie sexuelle, quelles sont les difficultés qu’elles rencontrent, que ce soit lié à la pathologie même ou alors au traitement. On leur demande pas scientifiquement mais en tout cas est-ce qu’elles ont l’impression que les difficultés sexuelles qu’elles peuvent rencontrer viennent du VIH ou du traitement en terme de trouble fonctionnel et puis bien entendu par rapport dans la relation aux autres

— Vous avez l’impression que c’est un sujet qui n’est pas vraiment abordé ?

— Alors moi j’ai fait une recherche là en littérature pour voir ce qu’il y avait. Il y a quelques données sur les femmes, mais il n’y pas spécifiquement quels sont les troubles dont elles souffrent, les troubles du plaisir, l’absence du désir etc. On a pas grand chose là dessus. Moi je me suis d’abord basé sur les appels qu’on a eu d’info service des femmes, qui parlent spontanément de leur sexualité quand elles le font. Et là on peut déjà percevoir qu’il y a des thèmes qui apparaissent alors par exemple sur des thèmes d’abstinence assez longue, quelquefois après l’annonce de la séropositivité, après une séparation quelquefois due à l’annonce de la séropositivité à leur partenaire. Une difficulté à reprendre une vie sexuelle, qui est lié à une difficulté que peuvent avoir toutes les femmes à retrouver un partenaire mais évidemment ça s’ajoute au peur de discrimination et puis pour certaine un retrait de leur vie sexuelle, quelque chose qui s’éloigne un moment donné. Mais en même temps on peut s’interroger sur la qualité de vie sexuelle qu’elles peuvent avoir. Certaines disent très bien comment avoir du plaisir, quand on a tellement peur, quand on se méfit un peu, que l’autre retire ou pas et de devoir renégocier le préservatif dans des relations à long terme. Voilà, ça fait partie des choses dont on peut interroger et plus précisément poser des questions très précise sur la sexualité, le désir, l’orgasme, les pratiques. Ce qu’on va essayer d’explorer dans l’enquête c’est est-ce qu’elles ont changé leur pratique sexuelle

— A quand les résultats de l’enquête ?

— Alors on espère pouvoir récolter suffisamment de questionnaire d’ici à fin août,sinon on continuera p’tre un peu plus longtemps. Après le temps d’exploiter les données j’imagine que fin décembre ou janvier au plus tard on aura... on pourra publier les résultats de l’enquête.

— Concrètement, à la suite de ça, vous attendez quoi ?

— Dans l’idéal, ce serait de pouvoir améliorer la prise en charge. Alors nous en interne déjà comment on reçoit les femmes séropositives et comment on peut sur le site aussi donné plus d’information sur la sexualité, pratiquement j’entends et puis accueillir aussi les femmes qui nous appellent, qui vont sur le site internet en leur proposant des réponses adaptées, améliorer la prise en charge qu’on peut avoir sur ces questions de sexualité se former encore mieux sur ces questions là, spécifiquement qui tiennent à la femme séropositive. Et puis dans le réseau associatif si on arrive à faire entendre la parole de ces femmes moi je crois que c’est notre mission aussi. Peut-être que les acteurs de soins peuvent aussi être sensibiliser à améliorer la prise en charge de ces femmes qu’on entend bien, qu’il y a peu de prise en charge de sexualité, ya pas d’endroit où elles en parlent. Elles ont dû mal à en parler avec les médecins. Les médecins ne sont pas toujours... alors soit formés, soit ils n’ont pas le temps, soit c’est quelque chose qui échappe. L’important dans le VIH c’est aussi les traitements, la maîtrise de la charge virale biologique ça n’empêche que au bout de quelques années d’infection, il y a d’autre chose qui sont aussi importante, la bonne santé, c’est aussi la bonne santé sexuelle.

Reda : Voilà c’est la vie sexuelle... surtout... des femmes séropositives c’est comme ça qu’est formulé cette enquête d’infoservice. Nabila et Tina qu’en pensez-vous ? Est-ce que ce que vous avez entendu et écouté attentivement vous semble crédible ?

Nabila : Si j’ai bien entendu, c’est une enquête qui n’est pas encore fini. Il y a déjà quelques temps, depuis le début de l’épidémie on sait que les traitements, que la maladie, le psychisme qui entoure la maladie, parce-que faut pas l’oublier c’est une maladie sexuellement transmissible avant tout, peuvent avoir un impact sur la sexualité ça c’est une évidence. Si je dois donner un avis en tant que femme c’est évident. Le moyen par lequel on peut avoir le plaisir sexuellement est aussi le moyen par lequel on peut transmettre soit par des IST soit par le sida Reda : Mais est-ce qu’on est pas dans une espèce de stigmatisation le fait d’avoir le VIH ça n’empêche pas à une femme de prendre ou de donner du plaisir sexuel quoi. Est-ce que il n’y a un espèce de regard comme ça...

Nabila : J’appellerai pas ça une stigmatisation, je dirai plutôt un état psychique des femmes confronté à une maladie, la part qu’elles vont donner à leurs soins et la part qu’elles vont donner aussi à leur plaisir et à leur sexualité... non moi je crois vraiment que c’est une réalité, pour être maintenant depuis quelques années dans l’associatif ce sont des questions qui se posent et notamment par les femmes concernées par le VIH.

Tina : Oui bah moi, bien sûr je trouve très intéressant cette enquête et je pense que ça va révéler des choses... on va dire auquel le grand public pense pas toujours par exemple effectivement le fait qu’une personne apprend sa sérologie peut avoir des périodes d’abstinence extrêmement longues, parce-qu’on parle souvent des femmes ou des personnes en général femmes ou hommes qui attrapent ça, que c’est des gens multipartenaires, qui ont une vie sexuelle folle et sans contrôle, ça permet de montrer que c’est aussi vraiment quelque chose qui tombe sur quelqu’un tout à fait responsable qui à la suite décide d’être abstinent et qu’est-ce qu’on peut faire pour aider ces personnes, qu’est-ce qu’on peut... quelles seront les conséquences de cette enquête sur ce qu’on va découvrir sur la vie sexuelle des femmes, des hommes, qui apprennent leur sérologie.

Reda : Un dernier mot de Nabila et ensuite on vous quitte

Nabila : Moi je voulais juste dire que la maladie n’a pas d’impact direct sur la sexualité et le plaisir ça il faudra le dire, absolument le faire entendre à tout le monde, c’est ce qui entoure la maladie, des problèmes périphériques à la maladie qui empêchent ça.


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