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McKenzie viré, Dominici pas tout à fait...

Publié le 09 septembre 2009 par Ansolo

On ne dira pas qu'on a été surpris par l'annonce du Stade Français de se séparer de son duo d'entraîneur, Ewen McKenzie et Christophe Dominici. Ou plutôt du limogeage de l'Australien et du repositionnement du Français dans l'organigramme (repositionnement non encore précisé...).

Le bilan du duo McKenzie - Dominici en 2008-2009, année de leur prise de fonction, n'est pas franchement mauvais, puisqu'ils sont parvenus à qualifier le Stade Français pour les demi-finales du Top14.  Les Parisiens avaient d'ailleurs bien failli arracher leur billet pour la finale face à Perpignan. En H Cup en revanche, le Stade Français n'était pas parvenu à se qualifier pour les quarts. Cette année, les mauvais résultats du club, 13ème au classement après cinq journées, ont scellé le sort du duo.

Voilà donc la première charette du Top14, du moins pour la présente saison. On avait déjà pu constater que cette pratique très en vogue dans le milieu du football s'était bien acclimatée au rugby professionnel. Ironie de l'histoire, c'est un "remercié" de 2006-2007 (Didier Faugeron à Agen) et un "viré" de 2008-2009 (Jacques Delmas à Biarritz) qui s'apprêtent à reprendre les rênes du Stade Français.

S'agissant des remerciés de l'An 2 (de leur prise de fonction), on remarquera qu'Ewen McKenzie n'aura pas eu plus de succès que son compatriote, John Connolly, qui échoua avec le Stade Français aux portes d'un titre européen en 2001. Pourtant, McKenzie présentait de solides garanties, lui qui entraina la franchise des Waratahs en Super14. Seulement voilà, les méthodes du rugby spectacle de l'hémisphère sud ne sont visiblement pas solubles dans son rugueux  cousin du nord.

Quant à Christophe Dominici, certaines méchantes langues ne sont pas loin de mettre en doute sinon sa science rugbystique, du moins ses talents d'entraîneurs. Mais sa qualité d'actionnaire minoritaire du club et ses liens très étroits avec l'emblématique président du Stade ont sans doute conduit Max Guazzini à conserver Domi dans le giron du club. Reste à savoir quel y sera son rôle.

Les nouveaux entraîneurs vont devoir apporter de l'envie et de la révolte à un groupe qui donne l'impression de subir les événements et qui s'est enfermé dans des schémas de jeu très stéréotypés. Pourtant, il y a du talent dans cette équipe. Notamment devantt. A cet égard, Jacques Delmas disposera du "matériel" nécessaire pour composer un de ses packs dont il sait si bien tirer le meilleur. Derrière, on connaît les appétences de Didier Faugeron pour le jeu d'attaque. Gageons qu'on verra davantage de passes et moins de jeu au pied.

Il ne faut pas cependant imaginer que tout va changer du jour au lendemain. Le groupe doit sûrement être marqué par cet épisode (même s'il se murmure que les joueurs ne sont pas tous mécontents de voir partir le duo franco-australien).

On est donc partagé, au final, entre l'espoir de voir le Stade Français proposer - enfin - un jeu attrayant et efficace, et le regret de voir qu'il est jugé plus simple aujourd'hui de remettre en cause les entraîneurs plutôt que ceux qu'ils coachent.

Et il n'est pas certain que les solutions de facilité grandissent le rugby.


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