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:: Comment lire pour un militantisme efficace ?

Par Louis

Telle est l'une des nombreuses questions posées sur le forum des amis de LO. La réponse de jedi69, reproduite ci-dessous, vaut à mon avis le détour. Je vous la transmets donc :

Un militant “est organisé dans ces recherches, dans ces études, dans ces connaissances politiques. Il devient scientifique en fait.

L'important, c'est de lier ça à la réalité, à la lutte des classes bien réels et aux luttes idéologiques de notre époque, à ce qui est dans l'air du temps, dans l'opinion publique, à ce qui est quotidien pour les travailleurs. Au bout du compte, c'est répondre à nos collègues, à leurs questions, à leurs problèmes. Et puis ne pas perdre de vue qu'on construit un parti prolétarien, qu'il faut convaincre quelques uns de nos collègues à entrer dans le militantisme. […] Ce n'est pas uniquement un travail personnel, individuel. […]

Faut avoir en tête de se rapprocher de nos collègues de boulot, d'élever le niveau politique de nos camarades de travail, d'être à leur écoute. Parfois, ils ont des formules très pertinentes. Parfois ce qu'ils formulent confusément, nous pouvons le formuler clairement et faire avancer les choses. Ca peut être en science, en problèmes familiaux, dans l'explication d'un conflit entre un chef et un collègue, l'explication d'une grève, de l'histoire, de l'actualité politique nationale ou internationale.

Aprés un militant ça prend grave du recul. Les grands révolutionnaires ont écrit des livres théoriques sur de nombreux sujets… philosophiques, scientifiques, historiques, économiques, politiques. Ils t'expliquent aussi bien ce qui est important comme ce qui secondaire, de moindre importance. Suivant le niveaux de conscience qu'il y a autour de nous, bah, on entraîne nos proches d'où ils sont à des stades supérieurs de compréhension de la réalité, du monde, de la nature, de l'Univers. C'est l'effet que ça me fait quand je lis Engels par exemple.

Pour en arriver là, la documentation en amont est aussi méthodique, chronologique, comme un archiviste, comme un scientifique. L'essentiel, c'est de voir le mouvement des choses qu'on étudie. Les livres, les journaux qu'on lis, on ne les lis plus n'importe comment, tout azimut, mais on planifie nos lectures, on se fixe des “programmes de documentation” sur tel ou tel sujet pour bien le maîtriser, pour bien comprendre ses mouvements internes, pour en apprendre le plus précisément à nos camarades, à nos collègues. Quand j'entends ou lis les copains, c'est cette rigueur que je perçois, que je comprends.

En fin, ce qui est claire, c'est qu'on ne fait pas trop les choses suivant notre feeling, mais plutôt : on prépare, on prend du recul. Au début, je reconnais, ça part un peu en freestyle, vu qu'on est passionné et qu'on veut tout savoir d'un coup. Au fur et à mesure, nos recherches s'affinent […].

Et puis, faut pas oublier à expliquer les limites, ouvrir les perspectives, les mouvements à venir, futur possible, ce pourquoi on milite.


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