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Les officines de Nicolas Sarkozy

Publié le 11 septembre 2009 par Juan

Mardi, la presse s'est faite l'écho d'un récent coup de colère de Nicolas Sarkozy à propos de l'affaire Clearstream. Le procès de cette manipulation est prévu pour le 21 septembre, les esprits s'échauffent. En marge de son déplacement au Brésil, le président français a déclaré lundi 7 septembre: "Il est grand temps que toutes ces combines sous la Ve République, une bonne fois pour toutes, on en soit débarrassé. Qui que ce soit qui les fasse".

"Les officines, les combines, il y en a eu beaucoup trop, et j'ai eu l'occasion de le montrer. Et plus personne ne sera victime de ça. Maintenant, que les prévenus s'expliquent et que les juges décident."
Serait-ce l'hôpital qui se fiche de la charité ? La politique de sécurité et l'ampleur des manipulations politiques en Sarkofrance ne lassent pas de surprendre.
1. La création de la Direction Centrale du Renseignement Intérieur (DCRI), en juillet 2008, confiée à un proche de Nicolas Sarkozy, Bernard Squarcini. ce service regroupe l'ancienne DST et les Renseignements Généraux. La DCRI a pu faire parler d'elle dans l'affaire de Tarnac, quand neuf personnes soupçonnées d'avoir saboté à coups de catenaires des lignes TGV furent interpelées en novembre 2008, incarcérées pour "complot terroriste." Depuis, tous ces "terroristes" ont dû être relâchés faute de preuves, et les soupçons se sont orientés vers une pistes d'antinucléaires allemands. Cette DCRI a directement rattachée au Président.
3. La loi LOPPSI II, présentée à l'automne au Parlement. La loi d'orientation et de programmation pour la performance de la sécurité intérieure (surnommée "LOPPSI 2", après sa petite soeur de 2002) inclut notamment la mise en oeuvre d'outils de géolocalisation des internautes, l'autorisation de la mise en place de logiciels mouchards sans garantie de légalité, afin de permettre "sans le consentement des intéressés, d'accéder à des données informatiques, de les observer, les collecter, les enregistrer, les conserver et les transmettre, telles qu'elles s'affichent pour l'utilisateur ou telles qu'il les y introduit par saisie de caractère".
3. L'affaire des sondages de l'Elysée : en juillet dernier, on apprenait grâce à la Cour des Comptes que l'Elysée rémunérait de façon occulte et directement des sondages ensuite publiés par certains médias. cette semaine, Patrick Buisson, heureux prestataire du Président pour ces conseils sondagiers, reconnaissait que l'Elysée commande plus de 130 sondages par an, un volume inégalé sous la Vème République d'après certains commentateurs. Un sondage tous les trois jours pour "encadrer" le débat politique à coup de questions soigneusement choisies...
4. L'affaire Dray, opportunément déclenchée au plus fort des contestations lycéennes, a suscité nombre de questions : pourquoi Julien Dray a-t-il fait l'objet d'une telle enquête préliminaire (sans mise en examen) ? Pourquoi l'affaire a-t-elle fuité aussi facilement ?
5. Le Karachigate est un modèle du genre, en matière de manipulations. Sarkozy dit qu'il ne sait rien, ce qui paraît fort improbable vu son implication dans la campagne d'Edouard Balladur en 1995. Les juges soupçonnent désormais qu'une partie des commissions occultes versées au Pakistan à l'occasion de la vente de sous-marins français en 1994 aient été reversées en France...
Au 21ème siècle, les "officines" se transforment, elles utilisent des moyens modernes comme les sondages (instanément produits via le Web puis publiés) ou la cybersurveillance.

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