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Faut-il se poser autant de questions ?

Publié le 02 octobre 2007 par Didier T.

(j'écoute radiohead _ 2+2 = 5).
Je viens en guise d'apéritif, de regarder un film plutôt étrange, "entre adultes" de Stéphane Brizé. Aucune construction, un assemblage de tranches de vie à la Lauzier, et puis, petit à petit, une continuité, passer d'un être humain à un autre, un être humain en couple, dois-je préciser. Et le prétexte de l'adultère, volontaire, accidentel, l'adultère mode de vie quelquefois, le passage d'un couple légitime ou non à l'autre, un relais 4 fois 100 mètres, où le bâton est somme toute un sexe saisi par une main ou par une autre, des moments d'extase évoqués, et leurs conséquences.
Mais le plus bizarre dans tout ça, c'est que chaque scène, si ce n'est qu'elle ait été vécue ou pas, au moins, j'y ai pensé un jour. Et j'ai vu défiler devant mes yeux mes angoisses les plus coriaces, celles qui me font procrastiner autant que je le fais depuis des années. Si je devais imaginer une formule, je dirais... "le désespoir inéluctable et consenti d'histoires d'amour ayant eu un début, mais qui auront forcément une fin".
Alors voilà. Est-ce que je suis encore dans les délires de l'autofiction des trentenaires qui ont alimenté tant d'imprimeries pour en faire tous les livres qu'on connait, ou tout simplement dans la réalisation du no future d'un couple ? Ce film n'aide pas du tout à y croire, à ce couple, et pourtant. De cette fange finalement, de cet engluage (engluement ? lexilogos, au secours !!!) dans des systèmes qui un jour créent le décalage entre deux êtres, et qui, par conséquent, conduit au renoncement ou à la séparation, il en sort un espoir, celui d'aller chercher la cryptonite nécessaire, les parents extra-terrestres et extra parfaits, et de s'autoproclamer le superman de la réussite définitive.
En fait, il s'agit ni plus ni moins que d'essayer de calquer ce que certains de nos pères et mères ont réussi, d'autres pas, mais voilà, l'objectif est fixé : ad vitam aeternam.
Oui, ce doit être possible. Mais l'élément perturbateur s'appelle la conscience d'être en tant qu'individu. Celle de penser d'abord à réfléchir avant d'agir et de donner. Heureux ceux qui le peuvent. Le royaume d'une éternité finie à deux est à leur portée. Pas à la mienne.
Publié par les diablotins

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