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Dis-moi qui te soutient, je te dirai qui tu es

Publié le 13 septembre 2009 par Roman Bernard
Revenons aujourd'hui à l'affligeante affaire Hortefeux. Je me suis amusé, depuis le déclenchement de la polémique, jeudi dernier, à compulser les bulles d'excommunication émanant des Temples de l'Idéologie discussionniste que sont Twitter, Friendfeed et Facebook. N'ayant voulu ni défendre Brice Hortefeux, « arroseur arrosé » de l'"anti"racisme, ni l'accabler, étant adepte de la blague raciste (et que celui qui n'a jamais blagué se jette à lui-même la première pierre), j'ai été à mon tour frappé d'excommunication sur Facebook, par un camarade de promotion au CUEJ de Strasbourg, qui plus est. Ce camarade a copié-collé un lien sur mon « mur » Facebook pointant vers l'article du Monde.fr qui rapporte la réaction de Jean-Marie Le Pen. Il a jugé que le « tollé soulevé dans l'opinion » par les propos de Brice Hortefeux était « scandaleux » et a dénoncé une « censure antiraciste ». Il a estimé en outre que « petit à petit l'espace de liberté d'opinion des Français se restreint, même l'humour n'est plus accepté. Il faut que les Français exigent la liberté de parole ». C'en était donc assez pour lepéniser Brice Hortefeux et tous ceux qui refusaient de bêler avec les moutons pour demander la démission du ministre de l'Intérieur. Il suffit donc que Le Pen soutienne quelqu'un ou quelque chose pour que ce quelqu'un ou ce quelque chose en soit sali à tout jamais.
C'est, au fond, prêter des pouvoirs surnaturels à un politicien finissant, qui va passer la main après avoir subi quatre cuisants échecs électoraux consécutifs : présidentielle et législatives de 2007, municipales de 2008, européennes de 2009.
Philippe Arnaud, auteur de plusieurs centaines de commentaires sur ce blog, allait même jusqu'à écrire, au sujet du président du Front national : « Si Le Pen disait aimer un plat que j’aime, je cesserais d’en manger, s’il aimait un auteur que j’affectionne, je cesserais de le lire, s’il trouvait des qualités à ma femme, j’en divorcerais, et s’il m’en trouvait, j’irais me pendre… » Pour les antifascistes de théâtre (c'est Lionel Jospin qui le dit), Jean-Marie Le Pen est une sorte d'alchimiste maléfique, capable de transformer l'or qu'il touche en plomb. Nul besoin de pierre philosophale pour cela, une saillie verbale suffit. Comme sa déclaration, au matin du second tour de l'élection présidentielle où il était opposé à Jacques Chirac, le dimanche 5 mai 2002 : Le Pen avait « fait un rêve ». Martin Luther King serait-il un raciste ?
Roman Bernard

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