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La scientologie fait «sa» loi en France : qui est complice ?

Publié le 16 septembre 2009 par Kamizole

eglise-de-scientologie-croix.1253060176.jpgL’Eglise de scientologie devait selon toute vraisemblance être dissoute pour escroquerie en bande organisée. Tel était en effet l’enjeu du procès qui s’est achevé le 17 juin 2009. Ouf ! disaient les adversaires de cette secte qui, tout en prônant l’épanouissement personnel et autres billevesées du même tonneau, «tond» méthodiquement ses adeptes.

Las ! C’était mal connaître l’Eglise de scientologie… Serge Faubert en a démonté les rouages dans «Une secte au cœur de la République» (Calmann Lévy, 1994). Je peux vous dire que cela fait froid dans le dos ! Les scientologues ne reculent devant rien pour déstabiliser leurs adversaires et, plus important en ce qui concerne cette nouvelle affaire, ils infiltrent tous les rouages de l’Etat.

La lecture de la 4e de couverture de l’ouvrage de Paul Ariès «La Scientologie contre la République» (Ed Golias, 1999) est également fort instructive sur les «méthodes» de l’Eglise de scientologie : «Disparition mystérieuse d’une tonne d’archives au Palais de justice de Paris. Destruction accidentelle de trois tonnes de scellés à Marseille. Infiltration de l’État ? Persécution ?».

Je n’ai donc nullement été surprise de lire hier dans Le Monde que l’Eglise de scientologie ne pouvait plus être dissoute, la loi ayant été changée quasi en catimini, sans débat, par une loi dite «de simplification et de clarification du droit et d’allégement des procédures» - un texte fourre-tout voté à l’initiative du député UMP Jean-Luc Warsmann. Ce «toilettage» des règles relatives à la responsabilité pénale des personnes morales a fort opportunément fait disparaître la possibilité de dissoudre les personnes morales condamnées pour escroquerie. La loi, votée le 12 juin 2009 a été promulguée le 13 juin.

A quelques jours de l’ouverture du procès en correctionnelle de l’Eglise de scientologie… Cela tient du miracle ! L’avocat des scientologues cité par Le Figaro La scientologie ne pourra pas n’y voit pas malice : ce télescopage entre le travail parlementaire et le procès ne résulte «pas d’un complot» mais «d’un pur hasard de calendrier»

Le hasard fait drôlement bien les choses, n’est-il pas ? N’aurait-il pas été aidé ? C’est du moins ce que suggère l’avocat des plaignants : «À quelques jours de l’ouverture des débats, la loi a été volontairement changée». Ce qui me semble plus que vraisemblable.

La thèse du ministère de la Justice frise le ridicule : «Personne n’a mesuré les conséquences de cette modification». Mon œil ! Mais si d’aventure c’était aussi vrai qu’ils le prétendent, autant d’incompétence manifeste alliée à une stupidité sans borne méritent qu’on les flanquât à la porte.

Ceci dit, je n’en crois pas un mot. Nous savons très bien que l’Eglise de scientologie bénéficie d’appuis et de complicités au cœur même de l’appareil d’Etat. Une enquête s’impose pour découvrir les coupables de ce forfait. Sinon, l’Eglise de scientologie continuera ad vitam aeternam à faire «sa» loi en France… Et cela n’est en aucun cas tolérable. Il en va de la démocratie.


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