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Un commissariat qui ferme…

Publié le 17 septembre 2009 par Notil

c’est de la sécurité qui disparaît. Et qu’on le veuille ou non. Quoi qu’en dise nos penseurs, fermer un commissariat, c’est enlever une dose de prévention et la remplacer par une dose de répression. Les arguments des uns et des autres ne tiennent pas. Ni ceux d’un responsable de la sécurité publique, ni ceux d’un commissaire quel qu’il soit….

et tous le savent, à commencer par ceux-là même qui prônent le changement d’effectif et de méthode policière. Surtout dans les quartiers dits « chauds ». Tous les habitants de banlieues le savent pour l’avoir vécu. Un commissariat qui ferme, c’est une augmentation de la délinquance. De Sarcelles en région parisienne à Tindu à Nouméa, il en est de même. La prévention est une fois de plus abandonnée sous couvert d’une soit-disante meilleure répartition des effectifs.

La Gendarmerie a été la première à en faire les frais. A la création des COG -sorte d’unités regroupant les appels et faisant intervenir les patrouilles là où il le fallait-, les députés eux-mêmes s’en étaient inquiétés. Le résultat est là aujourd’hui. Un temps de réactivité qui rend impossible la moindre intervention, un temps beaucoup trop long pour tous sauf….pour le délinquant. Et une délinquance de proximité qui augmente de manière tangible.

Mais en matière de sécurité, nous sommes habitués à de nombreux changements au gré des Ministres qui passent et qui veulent marquer leur passage de réformes toutes quasiment inutiles. Les seuls qui en pâtissent sont toujours les mêmes: Ceux qui n’aspirent qu’à vivre en paix et qui sont importunés par quelques fauteurs de trouble. Connus des services de Police qui plus est, la plupart du temps.

A l’argument d’une redéfinition des rôles des policiers et d’une meilleure répartition des rôles de chacun, tous les spécialistes de terrain, voire pour certains de bureau, savent qu’il ne s’agit là en fait que de poudre aux yeux. Ces réformes ou changements, appelons-les comme l’on voudra, correspondent dans l’acte à ces interventions qui se font toute sirène hurlante ce qui conduit systématiquement à la fuite des délinquants et à une arrivée sans encombre de personnels de Police en nombre insuffisant dans des véhicules parfois trop lents de toute façon pour engager une quelconque poursuite.

Fermer un commissariat, c’est abandonner le terrain et laisser libre acte à toute forme de délinquance. C’est abandonner le terrain à certains individus qui se sentiront plus libres d’agir comme bon leur entendra. Ce ne sont pas paroles en l’air. C’est vérifié et en de nombreux points du globe. fermer un commissariat, c’est dans le pire des cas, créer un no man’s land où la Police ne pourra plus intervenir sans se voir, au meilleur des cas, insulter et, au pire, tirer dessus.

Agir de la sorte, c’est oublier que les services de Police, comme ceux de la Gendarmerie, sont avant tout des services publics. Là aussi, il faudrait redéfinir le terme « service public ». Il ne s’agit plus du service rendu au Public mais bien d’entreprises qui parce qu’elles sont d’Etat et donc « non privées »  sont publiques… Et les deux définitions n’ont plus rien en commun.

Quant aux patrouilles, elles ne peuvent en aucun cas remplacer efficacement la présence de policiers permanents.  Dire qu’ils étaient trop attachés aux procédures est faire preuve de  mauvaise foi. Tous les effectifs savent qu’il est de leur devoir d’intervenir en cas de nécessité. Et les procédures attendent, en ce cas, leur retour. Qui plus est cela conduira à surcharger de travail procédurier un Commissariat central qui ne peut déjà pas accueuillir le public sans le faire attendre trop souvent trop longtemps.

Le dernier point concerne les plaintes qu’il faudrait déposer plus souvent selon les instances policières. Ce n’est pas propre à cette fermeture en particulier. Cela a été dit et redit lors d’autres fermetures et en de maintes occasions. Le résultat est là: Soit, il y a effectivement plus de dépôts de plaintes et elles entraînent irrémédiablement un surcroît de travail qui se traduit par un manque de sérieux dans le traîtements des dites plaintes, d’où trop souvent un classement sans suite,  soit un traitement qui tire en longueur d’où au final une lassitude de la population qui finit inexorablement par ne plus porter plainte et ne plus se plaindre que de …l’inefficacité de sa Police. Et avant d’inviter la population à porter plus souvent plainte, encore faudrait-il apprendre ce qu’est « une cité » et quelles sont ses règles. Et il est encore plus, en ce cas de dépôts de plainte, question de répression et non de prévention.

Qui plus est, alors même que le ministre de l’Intérieur, Brice Hortefeux se fait remonter les bretelles par le Président de la République parce qu’il est urgent de redorer le blason des policiers et de mettre un terme à une délinquance sans cesse grandissante, il existe encore des endroits ou l’on fait le contraire de ce qu’il faut. Une preuve de plus s’il en fallait une.


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