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Lorsque j'étais une oeuvre d'art

Par Anne Onyme

lorsque_jetais_une_oeuvre_dartLorsque j'étais une oeuvre d'art - Eric-Emmanuel Schmitt

Le livre de poche, 252 pages

Résumé:

Parce qu’il se sent médiocre et inexistant, un jeune homme va se suicider quand un artiste mégalomane suspend son geste. Il lui propose d’acheter son âme et son corps pour en faire une sculpture vivante, sublime ou monstrueuse, et une marchandise planétaire. Le désespéré accepte le pacte et l’opération, se laisse déshumaniser, et exposer aux yeux des foules, sous le nom d’Adam-bis. Mais peut-il abdiquer entièrement son humanité ? Grâce à l’amour d’une jeune femme, « l’œuvre d’art » tente alors de sortir de l’emprise de son créateur et de retrouver sa conscience perdue. Cette fable excentrique, inquiétante et comique nous entraîne dans un monde rongé par le narcissisme, le culte du simulacre et de l’apparence, le totalitarisme de l’image : le nôtre.

Mon opinion:

Ce roman d'Eric-Emmanuel Schmitt est plutôt fascinant, surprenant, un peu macabre. Le personnage de Zeus-Peter Lama (!) me fait penser à celui d'Arto créé par Jean-Jacques Pelletier. Lama se situe entre Arto et Frankenstein. Homme peu scrupuleux, manipulateur, il voit l'art comme étant une vaste entreprise commerciale. Peu importe l'homme, peu importe les sentiments, tant que c'est fait au nom de l'art, il n'y a rien à y redire. Il opérera une machination cruelle, digne d'un détraqué, sur le jeune Tazio. Lorsque j'étais une oeuvre d'art aborde de façon originale le culte de la beauté, ses conséquences, la détresse de ceux qui en sont rejetés et ce que peut faire un peu de tendresse et d'amour sur l'âme. Fable contemporaine, on peut aussi le voir comme une sorte de roman d'anticipation... Qui sait jusqu'où certains "artistes" peuvent aller, au nom de leur art...

Un extrait:

"J'ai toujours raté mes suicides. J'ai toujours tout raté, pour être exact: ma vie comme mes suicides. Ce qui est cruel, dans mon cas, c'est que je m'en rends compte. Nous sommes des milliers sur Terre à manquer de force, d'esprit, de beauté ou de chance, or ce qui fait ma malheureuse singularité, c'est que j'en suis conscient. Tous les dons m'auront été épargnés sauf la lucidité. Rater ma vie, soit... mais rater mes suicides! J'ai honte de moi. Incapable d'entrer dans la vie et pas fichu d'en sortir..."
p.5

8/10


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