Dominique de Villepin et la démocratie d'affection

A trois jours du début du procès Clearstream et après une prestation particulièrement réussie hier soir sur Canal +, Dominique de Villepin ouvre une nouvelle séquence de sa vie politique. Tout a été préparé pour que Clearstream soit le plongeoir pour l'ancien Premier Ministre. Mais l'opinion rebelle ne semble pas se prêter à ce jeu. Et si ce procès devenait le tremplin pour le "nouveau Villepin" ? Clearstream est un enjeu politique majeur. Deux nouvelles données ont impacté le climat préparatoire. La période actuelle est marquée par l'émergence d'une démocratie d'affection et non plus simplement une démocratie d'opinion. Or, seul face à tous les puissants, Dominique de Villepin est devenu victime aux yeux de l'opinion. Par sa victoire en 2007, Nicolas Sarkozy a changé de statut dans ce dossier. Comment expliquer qu'il lui soit possible d'être "victime" en gagnant une présidentielle ? Il y a beaucoup de victimes qui souhaiteraient que leur "préjudice" soit de devenir Président de la République … Villepin a donc gagné en affection pour la première fois à ce point parce qu'il lutte seul contre tous. Il s'est humanisé. Surtout, à partir du moment où il aura l'opinion avec lui, peu importe qu'il soit déclaré coupable aux yeux de la justice car l'opinion transformerait alors le verdict non pas en procès Clearstream mais en procès de la justice ... L'état de disgrâce prépare-t-il l'état de grâce de Villepin ? Ce qui est déjà sûr, c'est que ce procès s'ouvre dans un contexte inattendu.